Parce que les jeunes entre 18 et 25 ans n’ont pas droit au RSA, alors que nombre d’entre-eux sont dans des situations difficiles qui justifieraient leur accès à ce dispositif, le plan contre la pauvreté mis en œuvre sous l’égide de François Chérèque a lancé l’idée d’une « garantie jeune » autour de laquelle un groupe de travail s’est constitué. Celui-ci a remis ses conclusions au Premier ministre le 10 juin 2013, et le test de cette mesure est prévu pour l’automne dans plusieurs départements.
S’adressant aux jeunes en situation de grande difficulté (« ni en emploi, ni en éducation, ni en formation ») et en rupture familiale avérée, la garantie jeune se présente sous la forme d’une allocation équivalente au RSA, soit environ 450 euros mensuels. Dans la première phase de son expérimentation, elle devrait concerner environ 10.000 jeunes, un chiffre qui pourrait aller jusqu’à 30.000 avec l’extension prévue pour 2014 à d’autres départements, dont l’Isère.
L’emploi en première ligne
Le rapport du groupe de travail autour de cette mesure insiste sur deux points capitaux : le premier, c’est la dimension contractuelle de la garantie jeune. Le jeune bénéficiaire devra s’engager à suivre les préconisations d’un conseiller qui le suivra de manière régulière, et à mettre en œuvre des actions qui seront définies par les missions locales. Des missions locales qui, de leur côté, s’engagent à organiser un « accompagnement continu, sans rupture » de la personne, proposant au jeune un appui et une aide à l’orientation pour lui permettre de résoudre ses difficultés vis-à-vis de l’emploi.
C’est là le deuxième point abordé : la question de l’emploi, naturellement en première ligne des préoccupations et des exigences de cette mesure. Le rapport espère qu’un suivi personnalisé et continu des jeunes concernés par la garantie jeune sera l’occasion de les mettre en relation avec les entreprises, de permettre des médiations avec les TPE et PME tout en aidant le jeune à définir ses compétences et ses points forts. L’objectif affiché étant naturellement de générer des embauches pérennes en CDI, et la sortie graduée du dispositif de la garantie jeune.
De la fiction à la réalité
Reste à savoir si ces vœux pieux trouveront une traduction satisfaisante sur le terrain, les réalités sociales étant souvent plus complexes dans la rue que sur le papier. D’où le faible nombre de départements concernés pour cette première phase d’évaluation, qui permettra de définir précisément les publics concernés et de s’assurer que le dispositif parvient à les atteindre.
Ainsi que de juger, purement et simplement, de son efficacité…