Clément est un ami. Il est originaire de la République démocratique du Congo. Il a agi là-bas en venant en aide aux enfants des rues de Kinshasa, en luttant également contre la torture et contre la peine de mort qui sévit dans son pays.
C’est pour ces raisons qu’il a été arrêté, torturé, et qu’il a bien failli perdre la vie ; il a pu gagner in extremis la France pour tenter d’y trouver refuge. Sur place alors, un puissant comité de soutien, l’action d’associations, son action personnelle et militante également, lui ont permis après quelques années de lutte d’obtenir une régularisation sur le territoire français et de pouvoir y travailler. Il est à présent marié et vit à Grenoble. Il est éducateur et très apprécié dans son travail. Il a également écrit un livre sur tout cela*. La France a pour lui joué le jeu de l’ouverture, mais ce n’est pas toujours le cas. Si Clément avait été renvoyé dans son pays : c’était pour lui la mort a peu près assurée.
Les migrants, les demandeurs d’asile, les réfugiés, ont besoin d’être aidés pour connaître la loi française et les droits auxquels ils peuvent prétendre en arrivant en France : c’est, entre autres, le rôle de la Cimade (une association de solidarité active, non politisée) que de les accompagner dans ce domaine.
Jacques Pichon, vice-président de la Cimade Rhône-Alpes : «[…] Il ne faut pas croire non plus qu’on est envahi par les migrants, 5% d’immigrants par rapport à la population active d’un pays : ce n’est pas beaucoup. Et puis c’est important pour nous d’avoir de l’immigration – cela apporte une culture qui n’est pas la nôtre, des échanges qui sont intéressants –, on a trop tendance à ne considérer que l’économie, mais l’économie, il n’y a pas que cela, il y a une richesse intellectuelle, il y a des cultures différentes, la musique s’en ressent…, l’art s’en ressent… et puis ce sont des humains : les migrants ne sont pas des pions ! Parlons de la politique des quotas : l’an dernier 30 900 migrants ont été renvoyés chez eux ; cette année, notre nouveau ministre dit qu’il y en aura 26 000. On considère les humains comme du « bétail », et on va renvoyer là-bas un « troupeau » de tant de personnes […]. On oublie qu’un homme, une femme, un enfant, ce sont des êtres humains comme nous, et ils ne sont coupables que d’être parfois sans-papiers, parfois étrangers… Ce ne sont pas des criminels. Ils souffrent et on leur doit assistance, on est riche et ils sont pauvres […] Il faut qu’on trouve avec ces pays-là une raison de vivre et une raison économique de vivre – malheureusement il y a du chemin à parcourir. »
Pour en revenir au développement des pays dits du Sud, quelles seraient les solutions ? « Il faut leur apprendre à se débrouiller par eux-mêmes. Il ne faut pas prétendre faire à leur place […] il ne faut pas essayer d’implanter des méthodes européennes chez eux ». Voilà donc un sujet grave qui mérite à l’heure actuelle toute notre attention. Nous sommes toutes et tous concernés pour aller vers plus d’humanité.
* « Demandeur d’asile, j’ai choisi la vie, pas la mort » Clément Nyembo Lwam
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