Savoir rédiger est nécessaire. Certaines démarches nous y contraignent. Si oralement, on s’exprime avec aisance… le passage à l’écrit peut devenir laborieux… voire impossible.
Bien des difficultés s’en mêlent : les phrases trop longues et compliquées, l’orthographe hésitante, la maladresse des conjugaisons,l’imbroglio des accords, les confusions, les omissions, les contresens s’emmêlent. Le choix des formules de politesse et des termes à employer n’est pas simple. Même en ayant suivi une scolarité en français, bien des personnes (12 % de la population de 18 à 65 ans – INSEE 2004) éprouvent des difficultés face à l’écrit.
Pour y remédier, les centres sociaux de l’agglomération proposent des permanences gratuites d’écrivains publics, dont la première mission est de recevoir individuellement les personnes sollicitant une aide à la rédaction mais aussi à la compréhension de documents.
Une rencontre avec les écrivains publics des centres sociaux du Centre communal d’action sociale de Grenoble (CCAS) nous éclaire sur leurs tâches. Ils nous parlent de leur expérience : « Nous assurons une action ponctuelle mais sans un vrai suivi, nous apportons surtout une aide immédiate. Les demandes ciblent surtout la CAF, le logement, la justice, la maladie, parfois un cas exceptionnel comme une contravention. » L’un d’eux précise : « quelqu’un voulait même écrire un livre ! » Nous comprenons bien que là c’est impossible. Tous reconnaissent : « Certaines personnes viennent avec un brouillon ou des ébauches d’écrits. Elles ne parviennent pas à formuler et ont juste besoin d’une aide. » Certains émettent les soucis rencontrés « Pour des résiliations, ça se complique, l’exemple d’un contrat Internet signé par inattention alors que la personne ne possède pas d’ordinateur » ou encore « une résiliation non officielle du fait d’une mauvaise adresse » et ce qui n’est pas rare « Faute de compréhension d’une facture, la personne ne paie pas et bien des soucis en découlent ».
Un écrivain public continue : « si une personne semble submergée dans ses papiers, nous l’aidons à faire le tri de sa correspondance, à garder et classer les papiers importants ». Les écrivains public font souvent face aux difficultés de personnes ne maîtrisant pas parfaitement la langue française. Ils témoignent : « Souvent dépassés par les démarches administratives, certains recherchent un appui qui puisse faire le lien entre eux et les administrations. Nous avons nos habitués qui viennent régulièrement avec toute leur correspondance pour une relecture expliquée » ou encore « Si la personne présente une trop grande difficulté, nous prenons contact avec les administrations ou les intervenants sociaux pour clarifier une situation. Si besoin est de l’accompagner dans une démarche, alors nous le faisons avec l’accord du responsable de service ».
Si la difficulté d’écrire est moindre, Internet propose, parfois, gratuitement des modèles de lettres types. Toutefois,
on peut avoir recours aux écrivains et médiateurs qui rassurent bien des personnes, tant par leur écoute que par la solution apportée à toutes les démarches.