Pendant quelques semaines la grogne n’a cessé de monter au sein des quartiers Teisseire et Malherbe. La raison ? Le projet des services départementaux de « créer en nombre limité des unités territoriales regroupant les services sociaux de polyvalence, la protection maternelle et infantile ainsi que l’aide sociale à l’enfance en sortant l’ensemble des équipements sociaux de proximité comme les centres sociaux ».
Cette réorganisation apparaît comme un grave recul de l’action sociale territoriale, fondée sur le partenariat entre le conseil général, les services sociaux des communes et les associations.
Ce serait donc une sortie des centres sociaux de proximité, un accès aux droits plus difficile pour les plus démunis en particulier dans les quartiers populaires, la fin d’un travail social concerté et pluridisciplinaire en lien étroit avec les besoins des usagers, la fin de nombreuses actions collectives initiées avec les habitants (ex : démarche participative Teisseire, théâtre forum…). Ce projet aurait de graves conséquences sociales et démocratiques : les habitants ne pourraient plus trouver sur place les services qui leur sont tellement utiles dans leur quartier : la PMI, toutes les assistantes sociales du Conseil général, les conseillères en ESF (économie sociale et familiale). Ils seraient obligés de se déplacer, peut être au centre ville.
Des élus de l’agglomération, Michel Destot, maire de Grenoble, Renzo Sulli, maire d’Echirolles, Marc Baletto, maire d’Eybens, 1er vice président du Conseil général, René Proby, maire de Saint-Martin-d’Hères, conseiller général, Yannick Boulard, maire de Fontaine, Michel Baffert, maire de Seyssins, Michel Issendou, maire de Gières, Christophe Ferrari, maire du Pont-de-Claix et Guy Rouveyre, président de l’Union départementale des CCAS, 1er adjoint à la ville d’Echirolles et conseiller général, ont écrit à André Vallini président du Conseil général pour exprimer leur désaccord avec ce projet de réorganisation des services sociaux de l’agglomération.
Depuis l’annonce de ce projet la mobilisation n’a cessé d’augmenter, plusieurs réunions ont été organisées au centre social Teisseire-Malherbe. Jeudi 24 février, un rassemblement, des habitants des quartiers Teisseire, Malherbe et Bajatière ainsi que le personnel des différents centres sociaux de Grenoble, a même été organisé sur le parvis du Conseil général avant la remise d’une pétition (qui a déjà recueilli plus de 200 signatures) contre ce projet au Président du Conseil général. Cette action a porté ses fruits: en fin d’après-midi, un communiqué d’André Vallini annonçait que « Le Président du Conseil général a confirmé sa décision de retirer le projet de réorganisation des centres médico-sociaux de l’agglomération grenobloise ».