Publiés voici quelques jours, les derniers chiffres du RSA annoncés par la CAF ont de quoi, comme chaque fois, faire froid dans le dos.
du RMI au RSA
En effet, sur l’ensemble du territoire français (métropole et DOM) et en cumulant RSA socle et RSA activité, ce sont près de 2,20 millions de foyers qui percevaient cette aide au mois de septembre 2013.
Une grande majorité des personnes touche avant tout le RSA socle, soit le RMI d’avant la réforme mise en place par Martin Hirsch. Les chiffres sont sans appel : en métropole, les bénéficiaires du RSA socle sont trois fois plus nombreux que les bénéficiaires du RSA activité. Dans les départements d’outre-mer, la disparité est encore plus écrasante : 26000 foyers touchent le RSA activité, contre 185000 percevant le RSA socle.
Il convient sans doute de relativiser ces chiffres en rappelant que la question des indus pèsent lourdement sur les statistiques : des personnes ayant droit au RSA activité ne le demandent pas, soit parce qu’elles ignorent pouvoir en être bénéficiaire, soit pour des raisons de choix personnels généralement liées à ce qu’il convient d’appeler un tabou social.
Si les chiffres des personnes bénéficiant du RSA activité montrent une hausse certaine vis-à-vis de ceux de l’année dernière, celle-ci reste malheureusement inférieure à la hausse observée dans les chiffres des bénéficiaires du RSA socle. À noter toutefois le bond très impressionnant que l’on constate dans le DOM pour ce qui concerne la perception du RSA socle + activité, ou du RSA activité seul (plus de 10 % d’augmentation). Cependant, ce bond est avant tout la résultante de la suppression du RSTA (Revenu Supplémentaire Temporaire d’Activité), dispositif qui ciblait principalement les départements ultramarins.
Si le compte-rendu de la CAF souligne une « progression ralentie » des bénéficiaires du RSA entre les moins de juin et septembre 2013, l’attribuant à la hausse modérée des chiffres du chômage sur cette période, l’heure n’est pas pour autant à l’optimisme. Les chiffres des personnes demandant à percevoir le RSA socle (soit moins de 500 euros mensuels, hors aides au logement) ne cessent d’augmenter depuis 2009, après avoir connu une vague stagnation. Et c’est là une courbe, parmi d’autres, que l’on ne peut que souhaiter voir s’inverser.