« En honorant ces morts, nous agissons aussi pour les vivants », rappelle le collectif des Morts de la rue qui a présenté son rapport final pour l’année 2013.
De la rue au cimetière
Un rapport dont la parution semble malheureusement faire peu de bruit face au ramdam du remaniement gouvernemental, et dont les chiffres ne manquent pourtant pas d’inquiéter.
Ce sont 454 personnes sans domicile fixe qui sont décédées en France durant l’année précédente, indique le rapport, qui précise qu’il s’agit dans leur immense majorité d’hommes – à plus de 90 % – âgés en moyenne d’environ 53 ans en région parisienne et de 48 ans en province. Une moyenne extrèmement jeune, surtout si on la compare à celle de 2011 qui était de… 77 ans.
Mais le chiffre le plus inquiétant reste naturellement la présence, parmi ces décès, de quinze enfants de moins de 15 ans – parmi lesquels cinq nouveaux-nés – dont les trois quarts étaient effectivement à la rue, c’est-à-dire logés dans des cabanes ou des caravanes situées dans des bidonvilles.
Les femmes et les enfants après ?
Si les causes des décès sont souvent accidentelles (noyades ou incendies, par exemple), elles n’en soulignent que mieux le danger inhérent à la précarité de ces situations familiales. De même qu’est soulignée l’absence de suivi médical, notamment des grossesses, quand on apprend que quatre de ces enfants sont décédés de cardiopathie congénitale, une malformation du cœur qui se développe pendant la vie intra-utérine.
Le collectif apporte une précision importante à son rapport en précisant qu’il ne peut prétendre être exhaustif. Certains décès ou certaines situations de précarité n’étant pas signalées ou recensées, les chiffres présentés par le rapport sont donc à prendre comme des données minimales.
Il conclue donc son propos en appellant toutes les personnes ou les associations travaillant auprès des précaires à l’aider à compléter ce rapport, qui reste un indicateur important et édifiant de la santé « sociale » de notre pays.