Lors de l’entretien qu’il a accordé ce 14 juillet, le Président de la République a réaffirmé son engagement à inverser la courbe du chômage d’ici la fin de l’année. Un engagement, et un optimisme, qui vont à l’encontre de toutes les prévisions, mais il est vrai que celles-ci ne sont pas paroles d’évangile, ainsi que le passé l’a bien souvent démontré.
François Hollande a notamment mis en avant le rôle prépondérant que devront jouer dans cette inversion les contrats (ou emplois) d’avenir, une stratégie âprement dénoncée par l’opposition. Ces contrats sont à la peine pour le moment : 33.000 contrats ont été signés au premier juillet, quand l’objectif affiché est de 100.000 pour l’année 2013.
Contrat aidé Jr.
Les mois de juillet et d’août étant traditionnellement dédiés aux emplois saisonniers, c’est donc à partir de septembre que l’on doit s’attendre à une importante mobilisation, et une importante communication, autour de ces emplois d’avenir.
Les caractéristiques de ces emplois sont similaires aux contrats aidés (CUI et CAE) tels qu’ils sont pratiqués aujourd’hui : l’employeur qui recrute une personne en contrat d’avenir perçoit une aide financière des pouvoirs publics, allant de 35 % à 75 % du SMIC selon le type d’entreprise ou de structure.
A noter que ce sont les services publics et les associations qui sont les mieux lotis en matière d’aides perçues. Le gouvernement les juge sans doute plus à même de mettre en œuvre l’accompagnement social et professionnel que présupposent ces contrats d’avenir. Ou peut-être craint-il que le secteur privé n’utilise cette disposition au détriment de l’embauche traditionnelle.
L’avenir, c’est maintenant
Jusqu’ici dévolu aux jeunes de 16 à 25 ans sans formation, pouvant aller jusqu’aux personnes de 30 ans si elles sont en situation de handicap, l’emploi d’avenir sera très prochainement étendu aux jeunes qualifiés. Une mesure qui, au regard des objectifs initiaux du dispositif, peut sembler contradictoire.
Le but affiché des emplois d’avenir, qui se présentent comme une « seconde chance de se former pour les jeunes peu ou pas qualifiés », est de favoriser l’intégration professionnelle de personnes dont le profil pourrait, de prime abord, ne pas sembler attractif pour un employeur.
Dès lors, inclure au sein du processus des personnes qualifiées, même si elles proviennent de quartiers « sensibles », ne dénature-t-il pas le projet initial en instaurant une concurrence défavorable au jeune non qualifié ? La question se pose d’autant plus que les difficultés des jeunes qualifiés pour accéder à l’emploi semble avant tout liées à un déficit en matière d’offres.
Si cette disposition ne semble pas choquer ou surprendre, elle remet cependant en question la philosophie même du principe des contrats d’avenir. Reste à savoir s’il s’agit d’une évolution nécessaire, ou d’un effet d’annonce destiné à améliorer les statistiques d’une mesure qui, pour le moment, peine à décoller.
Et cela, l’avenir nous le dira…