Souvent victimes d’abus, traités parfois comme une main-d’oeuvre amovible et bon marché voire gratuite, les stagiaires verront bientôt leurs droits renforcés après l’adoption du texte de loi relatif à leur statut au sein de l’entreprise.
Le stagiaire de demain
« Un engagement de campagne du Président de la République », rappellent les députés de gauche, et une des lois susceptibles de « stresser » les patrons selon Pierre Gattaz dans une tirade dorénavant célèbre : la loi tendant à l’encadrement des stages et l’amélioration du statut des stagiaires a été adoptée hier soir par les députés.
Dorénavant, et cela afin de lutter contre les abus, tout stage en entreprise dépassant une durée de deux mois devra donner lieu à une gratification, qui sera due à compter du premier jour d’activité du stagiaire. « Les débats parlementaires ont rappelé que le stage doit demeurer un outil au service de la formation, et pas un substitut à l’emploi », indique le communiqué du ministère du Travail.
De plus, les stagiaires ne pourront plus se voir confier de tâches dangereuses et leur temps de travail ne pourra plus excéder celui des salariés de l’entreprise dans laquelle le stage est effectuée. L’entreprise devra également prendre en charge une partie des frais de transport de ses stagiaires, et leur fournir des tickets-repas si ceux-ci font partie de ses conventions salariales.
Le projet de loi a été validé par l’Assemblée Nationale malgré la farouche opposition du groupe UMP et la prudence politique des députés UDI qui ont préféré s’absenter durant le vote. Si la droite critique un texte qu’elle juge bien trop « coercitif », des voix à gauche lui reprochent au contraire de ne pas aller assez loin. Ainsi, les amendements déposés proposant une augmentation des gratifications des stagiaires ou un renforcement des sanctions contre les entreprises coupables d’abus ont été retirés du texte final.