La mesure était dans les cartons depuis longtemps, elle est à présent officialisée : Manuel Valls a annoncé que la Prime pour l’emploi et le RSA activité vont êtes fusionnés.
Valls a mis le temps
Le Premier ministre a fait savoir que cette nouvelle prime d’activité devrait concerner les salariés dont les salaires mensuels sont inférieurs à 1400 euros, estimant à quatre ou cinq millions de personnes le nombre de ses bénéficiaires. La mesure sera effective à compter du premier janvier 2016.
L’objectif de cette réforme ? Remédier au problème du non-recours au RSA activité, qui s’apparente à un échec depuis sa mise en route, par le faible nombre de ses bénéficiaires et la complexité de ses démarches.
Le seul fait d’adopter un nouveau nom pour ce dispositif peut en soi constituer un frein en moins : largement assimilé à l’ancien RMI, le RSA et ses bénéficiaires souffrent d’une stigmatisation qui dissuade certains salariés à faire une demande de RSA activité.
Pour autant, les bénéficiaires du RSA « socle » retrouveront le même isolement statutaire que les bénéficiaires de l’ancien RMI. Un retour à la case départ et l’aveu, encore une fois, de l’échec de la réforme voulue par Martin Hirsch, qui semblait pourtant prometteuse sur le papier.
Chasseurs de primes
Reste que l’accompagnement des faibles revenus et l’incitation à la reprise de l’emploi perdurera à travers ce nouveau dispositif. Grande nouveauté : celui-ci sera dorénavant accessible aux personnes âgées de 18 à 25 ans, ce qui a fait réagir l’opposition. Christian Jacob estime ainsi que cette extension constitue une « trappe à chômage » pour les jeunes.
Quant à Valérie Pécresse, elle ne mâche pas ses mots : « Moi je suis inquiète de l’extension du RSA aux jeunes de 18 à 25 ans, car il faut que dès le plus jeune âge, on ait envie de travailler ! » a-t-elle déclaré sur France 2, avant d’estimer que les bénéficiaires du RSA devraient, en contrepartie, « donner un certain nombre d’heures à la collectivité. »
Il semble donc, à travers ces déclarations, que le président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale et l’ancienne ministre du Budget de Nicolas Sarkozy confondent à leur tour le RSA socle et le RSA activité. Ultime preuve que la réforme annoncée par Valls, aussi modeste soit-elle, est bel et bien nécessaire ?