L’ADTC est un acteur important des questions de mobilité sur Grenoble. Ses membres diagnostiquent des problèmes et proposent des solutions. Le Bon Plan les a rencontrés.
Un programme pour des transports renouvelés
L’ADTC s’est créée en 1974, et compte aujourd’hui près de 1000 adhérents. Son principe : militer et proposer pour défendre une politique de la mobilité qui développe et protège des moyens de transports alternatifs à la voiture individuelle. Le vélo, bien sur, mais aussi le bus, le tram, ou le train, peuvent, si l’on procède aux aménagements judicieux, remplacer progressivement une voiture personnelle jugée polluante, pas forcément efficace si on considère la congestion du trafic, et envahissante du point de vue de l’urbanisme et de la voirie.
L’association fait entendre sa voix au niveau des collectivités locales et des instances de décisions qui concernent la mobilité au niveau des communes de la région urbaine grenobloise, mais plus largement aussi sur le Grésivaudan, le Voironnais, et même sur le département et la région. Et elle compte de nombreux partenaires, parmi lesquels des associations nationales de transports, d’usagers de vélo, ou encore de transports ferroviaires.
A l’ADTC, la démarche compose deux moments : dans un premier temps évaluer et apprécier les problèmes de mobilité qui se posent, dans un deuxième temps proposer, sensibiliser et inciter à trouver des solutions. A l’association, Emmanuel Colin de Verdière (bénévole, sur la photo) explique : « Il y a par exemple des enquêtes publiques. On y répond et on essaye de rencontrer les responsables pour des projets qui ne nous semblent pas bons. On propose des idées, en fonction des choix qui sont faits et réalisés, qui sont ensuite étudiés par les services. ». Par exemple ? « On vient de faire un travail sur un certain nombre d’aménagements à la fois cyclables et piétons, sur Grenoble, mais aussi sur les communes alentours, où il y a des problèmes en termes de sécurité. On a listé tout ça et on l’a envoyé à la Ville de Grenoble. Parfois ça va être très simple, comme de déplacer de trente centimètres la peinture au sol, d’autres fois il faudra engager des travaux.».
Des projets et des objectifs
L’objectif de l’ADTC est de diminuer l’usage de la voiture individuelle dans notre agglomération. « Dans la région grenobloise, la mobilité reste dominée par l’automobile. Il y a beaucoup d’embouteillages, mais depuis plus de trente ans des efforts importants ont été faits : le tram par exemple, le vélo commence à repartir, et ça commençe à payer. ». Pourtant l’objectif n’est pas d’éliminer purement et simplement l’auto, mais de la restreindre à son usage nécessaire. « Il reste beaucoup de déplacements qui ne peuvent être faits qu’en voiture. Il y a des artisans qui en ont besoin au quotidien pour leur travail. Ce qu’on souhaite c’est que l’on n’effectue pas en auto les petits déplacements que l’on peut faire en bus ou en vélo. La voiture doit avoir sa place, mais sa juste place. ».
Le problème n’est pas seulement la pollution, qui est certes un problème majeur, mais c’est aussi un problème économique et un problème d’urbanisme. Economique, parce que les aménagements de voiries consacrées à la voiture coûtent extrêmement cher, en même temps qu’ils envahissent l’espace public. « Il y a la pollution mais aussi la place que la voiture prend en ville. Ça prends beaucoup de place, c’est à dire 80 à 90% de la voirie. Quand on pense à tout l’espace qui pourrait être libéré… ».
Mais à l’ADTC on ne baisse pas les bras. Bien au contraire l’association nourrit des projets et des objectifs. « Il y a plusieurs chantiers. Sur le vélo on aimerait bien passer à l’échelon supérieur, et rejoindre Strasbourg où il y a deux fois plus de déplacements en vélo qu’à Grenoble. Il faut penser aux aménagements cyclables, continuer l’effort, sécuriser des aménagements, et faire un travail notament sur le stationnement des vélos. Au niveau des transports en commun, on pense qu’il y a dans Grenoble des endroits où il faut encore étendre le tram. La ligne E a été inaugurée, mais il va falloir l’étendre à Pont-de-Claix. D’autre part on a lancé une idée, qui semble reprise par les nouveaux élus : celle du tram « péri-urbain », c’est à dire un tram Grenoble-Crolles, Grenoble-Vif et Grenoble-Moirans. Il y aurait un report de la voiture sur le tram, ce qui améliorerait le quotidien avec aussi des avantages sur la tarification et la tarification solidaire… ». De beaux travaux en perspective…