Olivier Razemon est un journaliste indépendant considéré comme l’un des meilleurs expert français sur la mobilité. Il nous dresse un portrait complet de l’histoire de la bicyclette et met en évidence les bénéfices que chacun de nous peut tirer de la pratique du vélo.
A travers cinq chapitres l’auteur démontre de manière indéniable les bienfaits de la pratique de la bicyclette. Après une courte histoire décrivant la naissance puis les divers perfectionnements de l’objet, l’auteur bouscule les idées reçues quant aux clichés et divers préjugés que la majorité des gens peuvent nourrir sur le vélo. Pour certains c’est un objet ridicule réservé aux sportifs du dimanche, une voiture du pauvre, une lubie de bobo, et pour d’ autres carrément un danger public.
Toutes ces caricatures sont mises à mal dans un second chapitre réjouissant, où l’auteur fait mouche en tordant ces idées reçues sur cette »drôle de machine », qui demeure tout de même l’une des plus intelligente jamais inventée par l’homme.
Par la suite, Olivier Razemon aborde tout les aspects positif liés à la pratique du vélo et met en avant toutes les économies générées par sa pratique régulière : à force d’exemples énoncés dans un style efficace et, il est vrai, convaincant, on en vient presque à se demander ce que font encore les automobilistes sur nos routes tant ces derniers sont présentés comme les responsables de tout les maux : le tableau dépeint par l’auteur est sans concession et on a l’impression parfois du : »ce sera eux ou nous » tant il s’évertue à démontrer les méfaits de la voiture. Propos atténués par une pointe d’humour distillée ça et là, ce qui rend l’ouvrage très plaisant et facile à lire.
Le deux roues est un outil d’émancipation, de partage, de transition énergétique et il offre la plupart du temps un plus et un mieux dans notre vie de tout les jours. On ne peut nier par exemple que la moitié de nos déplacements quotidiens ne dépassent pas cinq kilomètres et que toutes les études montrent qu’en ville, sur cette distance, c’est le vélo qui gagne.
Dans le cinquième chapitre c’est le contexte politique de la mobilité qui est abordé : les possibilités de déplacement s’améliorent sans cesse, notamment le réseau routier et, d’autre part, entre logement, travail, loisirs, résidence secondaire pour certains, nos vies se déroulent de plus en plus dans des lieux différents ce qui nous oblige à une mobilité toujours plus importante. Depuis les années 60 les pouvoirs publics ont misé sur la voiture, rendu les véhicules plus sûrs, le réseau routier plus dense, à tel point qu’on a atteint aujourd’hui une forme de saturation. Alors, depuis peu, ces mêmes pouvoirs publics prônent, dans certaines villes, non seulement l’utilisation la plus astucieuse de son automobile (covoiturage, autopartage, location, échange ou location entre particuliers) mais également la pratique de la bicyclette. Dans certaines autres il s’agit de vaincre les réticences, notamment de certains élus locaux pour qui visiblement le vélo n’est qu’une »voiture du pauvre »…
L’auteur dresse le constat de cette situation dans laquelle se trouvent la plupart des municipalités : une bataille le plus souvent inégale entre les »assoiffés du bitume » et les aficionados des deux roues non motorisé : l’impact économique de la voiture est plus important que celui de la bicyclette.
Enfin, au delà de tout ces aspects abordés, Olivier Razemon nous propose également un carnet pratique destiné à provoquer la transition de chacun d’entre nous vers ce mode de transport.
En guise de conclusion, une vision un peu inquiétante d’un futur possible à travers le quotidien de gens dans les années 2030 – 2040 et leur difficultés à se déplacer. Un récit, certes de science fiction, mais qui n’incite pas à l’optimisme si nous n’agissons pas très vite.
Cet ouvrage offre un panorama des plus complet quant aux possibilités qu’il reste à chaque citoyen de faire évoluer les choses dans le bon sens, car au final, nous sommes tous concernés.
Le Pouvoir de la pédale de Olivier Razemon.
Editions Rue de l’échiquier
15 euros