Il est énorme, il ne respecte aucun code (même pas celui de la route), ce film est un ovni cinématographique ! Il en fallait du culot, pour présenter une oeuvre dont le personnage principal est un pneu psychopathe et doué de télékinésie. Du culot, oui, et un gros grain de folie pour imaginer un scénario aussi farfelu. Exercice de style réussi, on en arrive parfois à s’identifier… au pneu ! On se demande ce qui a pris aux producteurs d’accepter de financer la réalisation d’un film pareil ! On ne leur en veut pas, on les remercie, même.
Dans ces 1 heure 20, on perçoit une forte esthétique 70’s, et on apprécie l’originalité de la musique. Les plans sont recherchés, et la sobriété des effets spéciaux donne vie au pneu… La question du « comment c’est fait » taraude les spectateurs : modélisation 3D ou fil invisible au visionnage ? Sous couvert d’une oeuvre annoncée comme surréaliste, c’est un film qui se moque gentiment des attentes des spectateurs (de l’action, du suspense, du grand spectacle, du « prêt à regarder ») et qui mélange avec brio le comique, l’horreur et le gore (mais pas trop). Ce pneu non « griffé » a sûrement plus de personnalité qu’une star dans un blockbuster ! Déjà passionné de musique et reconnu dans la scène électro sous le pseudo de Monsieur Oizo, Quentin Dupieux, le scénariste, a mis la gomme pour son 4e film. Rubber, c’est le film qui sort des sentiers battus et qui tient la route. Il est disponible en DVD depuis le mois de mars 2011.