Jean-Marc Rochette, dessinateur culte et hors-normes des années 80, nous présente les premières pages du quatrième tome, Terminus, de sa série Transperceneige au musée Géo-Charles.
Une histoire qui va bon train
Fiction post-apocalyptique, Le Transperceneige raconte comment les rescapés d’une catastrophe naturelle s’organisent dans un train. Sans autre destination que celle de leur survie, ils mettent en place un système extrèmement hiérarchisé où les wagons cloisonnent les classes sociales. Un univers atypique pour un voyage glacé aux airs révolutionnaires.
Un vernissage chaleureux
Le vernissage de l’exposition aura été l’occaison d’un moment convivial, d’un partage intime, l’art étant le plus court chemin d’une personne à une autre. On entre dans la salle d’expostion comme on entrerait dans l’atelier de l’artiste. Certains dessins sont encore à l’état original de croquis, certaines bulles sont encore vides. Et l’on peinera à distinguer la plume de l’encre de chine, tous deux au bord de son bureau.
L’auteur utilise également des matières anciennes, les mêmes que celles utilisées dans les grottes de la Préhistoire : carbone, crayons et fusain donnent vie sur des des calques ou des papiers à des mondes bien différents. « le choix de ces matières, nous dit Jean-Marc Rochette, c’est de donner vie à partir des matières les plus mortes ! »
Une présentation variée
L’exposition présente un aspect enfantin, coloré et joueur où l’on rêve avec les illustrations des livres – Candide et L’Odyssée – édités dans la collection jeunesse d’Albin Michel. Une démonstration vidéo nous permet de découvrir le processus de création de la fresque murale qui orne le musée.
On pourra également admirer des mises en couleurs d’anciens albums comme Himalaya Vaudou ou Requiem blanc, ainsi que des dessins réalisés pour l’adaptation de la bande dessinée au cinéma, Snowpiercer de Bong Joon-ho. Des portraits puissants, conçus pendant le tournage à Prague, avec les comédiens et l’équipe du film.
Les personnages du Transperceneige, présentés dans des dimensions intimidantes, installent par leur charisme un climat inquiétant. Leurs présences saisissantes, parfois fantomatiques, nous transportent dans des émotions agonisantes, morbides et lugubre.
Terminus sera disponible en octobre 2015. Le lecteur peut d’ores et déjà se procurer l’intégrale des trois premiers tomes (de 1984, 1999 et 2000) publiée par Casterman. Un recueil qui permet de se rendre compte de l’évolution graphique de cette œuvre implacable, qui fait sens à chaque page.
Jusqu’au 15 mai 2015
Musée Géo-Charles, 1 rue Géo-Charles à Echirolles
Ouvert de 14 à 18 heures. Fermé le mardi et jours fériés.
Plus de renseignements au 04 76 22 58 63