Il était une fois – forcément, cet article ne peut commencer autrement – dans un royaume pas si lointain, un sujet qui occupait plus ou moins les conversations de ces dames. De qui, de quoi donc ?
Le Prince Charmant, pardi !
Nous clamions haut et fort qu’il n’existe pas, mais au plus profond de nous, nous espérons toutes le rencontrer un jour, faute à un endoctrinement certain subi au cours de la petite enfance… Ah Disney et ton improbable galerie de princes à l’haleine naturellement mentholée, soyez maudits, voyez ce que vous vez fait de nous ! Mais qu’est-ce que le prince charmant, au juste ?
Difficile d’en donner une définition précise, tant les avis diffèrent en fonction des aspirations des unes et des autres. À l’évidence, nous avons toutes une opinion et une image différentes de lui. Malgré tout, nous nous accordons sur certains points non négociables et somme toute évidents : il ne torture pas les animaux, ni les êtres humains. D’ailleurs, il n’est pas violent et ne se bat pas sauf si c’est pour nous sauver ou sauver la veuve et l’orphelin. Il n’est pas grossier même complètement ivre. Il est fidèle et donc ni marié, ni pacsé, ni en concubinage (sauf si c’est avec nous). Il est beau (tout est relatif, le pouvoir de l’amour est essentiel dans ce cas précis), il est riche, pas nécessairement sur le plan financier (la crise a réduit à peau de chagrin les candidats potentiels), mais au moins intérieurement… un minimum… sinon autant adopter un poisson rouge.
Nous acceptons la présence de quelques défauts, mais à condition qu’ils soient charmants (forcément). Il doit nous supporter dans toutes nos complexités, nos contradictions, nos humeurs, sans pour autant se laisser marcher sur les pieds. Un mec bien, quoi ! Est-ce si compliqué ? Apparemment…
Quoiqu’il en soit, qu’il soit prince ou non… Car avouons-le, il n’y a pas beaucoup de Princes, charmants qui plus est, à proximité. Le champ des possibilités est particulièrement réduit, le plus proche – 51 ans, 2 enfants illégitimes, fan de bobsleigh, bedonnant, avec une calvitie nettement avancée. Vous pouvez toujours traverser la Manche, mais croyez bien que vous ne serez pas toute seule sur le coup. Bref…
Le Prince Charmant pourrait s’avérer ne pas être un prince, ce qui n’est pas plus mal, car pouvons-nous vraiment nous qualifier de princesse ? D’ailleurs, être princesse, quelle perspective peu réjouissante… Entre la « crucruche » qui se fait martyriser en silence par la marâtre et qui perd une chaussure hors de prix, celle qui roupille pendant 100 ans ou celle qui s’étouffe avec une pomme, toutes attendant passivement qu’il apparaisse par magie. Trop triste, trop dévalorisant, trop long ! En tant que femme autonome bien dans le monde réel, laissons le prince charmant dans celui du rêve (mais que c’est bon de rêver parfois).
Prince ou simple roturier, charmant ou tout simplement aimant, destrier blanc ou simple vélo, l’important est qu’il nous donne l’impression d’être une princesse (et donc lui un prince) – à défaut de l’être vraiment – et ce sera déjà pas mal…
NDLR : Prince Charmant, si toutefois, il se trouvait que par hasard, tu existais vraiment, merci de te rendre au 19 rue Eugène Sue à Grenoble (du lundi au jeudi), afin de te faire connaître au plus vite. Merci !