Dans un logement insalubre, il n’y a pas que les murs qui s’abîment. Il y a les gens aussi !
La Fondation Abbé Pierre dévoile sa nouvelle campagne autour des impacts sur la santé du mal-logement.
Le mal-logement se transmet, le mal-logement se respire. Voilà deux des slogans repris dans les affiches de la nouvelle campagne de sensibilisation de la Fondation Abbé Pierre qui rappelle notamment que des milliers de personnes sont victimes d’intoxications au monoxyde de carbone chaque année (dues par exemple à un défaut d’entretien de chaudière).
Elle dénonce aussi le développement du saturnisme chez l’enfant lorsque la mère enceinte a subi une intoxication au plomb (due essentiellement à la dégradation de peintures anciennes).
Des murs sombres, défraîchis et humides, une jeune femme endormie près d’un poêle antique, une femme enceinte pliant des vêtements pour le bébé à venir… Des scènes touchantes et banales de la vie quotidienne où l’on tombe malade sans même s’en apercevoir. La maladie s’installe ainsi de manière insidieuse et provoque des dégâts nombreux et divers : pathologies allergiques et respiratoires, atteintes à la santé mentale (dépression, stress), saturnisme qui peut se traduire par des troubles neurologiques et un retard de développement chez l’enfant.
Et la fondation Abbé Pierre de rappeler que la France compte 600 000 logements insalubres et 85 000 habitats de fortune (tentes, cabanes et caravanes) susceptibles de porter atteinte à la santé de leurs occupants.
Ainsi, ce sont 5 300 enfants qui sont aujourd’hui atteints de saturnisme en France. Avec le clip « les bonbons », La Fondation nous montre le parcours d’une mère et de son enfant bringuebalé d’un appartement triste à l’hôpital. Des lumières froides des néons à la pénombre d’un morne chez-soi, les gestes tendres se distillent comme pour effacer la réalité crasse, mais la maladie est bien là. Et la désespérance face à l’impuissance aussi…
https://www.youtube.com/watch?v=bFmY2JgoLe0
Avec cette campagne, la Fondation Abbé Pierre pointe du doigt une réalité très insuffisamment prise en compte par les pouvoirs publics : le mal-logement est aussi fondamentalement une question de santé publique. Agir n’est donc pas un luxe, mais bien une urgence sanitaire.