L’exposition Detroit : décomposition, recomposition nous infiltre dans l’ancienne capitale de l’industrie automobile devenue ville fantôme. Rencontre avec le reporter-photographe Guillaume Rivière qui témoigne de son expérience.
En 2015, suite à une commande du magazine déco Ideat, Guillaume Rivière se rend à Detroit, la fameuse Motown. Fleuron de l’industrie automobile dans les années 1930, la ville a peu à peu décliné à partir des années 60, affaiblie par des émeutes raciales et la perte de régime de l’industrie automobile américaine.
Sa chute s’est précipitée avec l’éclatement de la crise des subprimes en 2007. En 2013, elle a été la première grande ville américaine à demander une mise en faillite. C’est cette cité en déshérence qu’ a explorée Guillaume Rivière, en ramenant des images étonnantes de paysages urbains désertifiés, de bâtiments somptueux délabrés et de maisons à l’abandon.
Guillaume Rivière nous livre ses premières impressions, quand il a découvert la ville :
L’exposition montre majoritairement des bâtiments, la présence humaine y est anecdotique. Le reporter-photographe explique pourquoi l’humain est quasi invisible sur ses clichés.
Un dicton populaire américain dit que « ce que connaît Detroit, les Etats-Unis les connaissent 10 ans plus tard ». Une autre idée stipule que « ce que connaissent les Etats-Unis, l’Europe le connaît 10 ans plus tard ». Pour Guillaume Rivière, il est clair que la destinée dramatique de Detroit doit interpeller au-delà des frontières américaines.
Si la ville est actuellement le symbole déchu d’une économie fleurissante, elle pourrait renaître sous une autre forme : des jardins communautaires et des fermes urbaines poussent ici et là dans les décombres de la ville. Le géant de l’agroalimentaire Hantz a d’ailleurs acheté 100 hectares en ville avec l’intention d’y installer vergers et potagers. Motown ? Une future capitale agricole ? Guillaume Rivière nous parle de ces initiatives pour faire revivre la ville.
Malgré la décrépitude, les images de Guillaume Rivière, prises dans la claire lumière hivernale donnent le sentiment d’immobilité, d’une certaine intemporalité : visions du temps qui fait son œuvre, d’une cité au destin en suspens.
Plus d’information
Exposition Detroit : décomposition, recomposition
Du 22 mars au 30 avril
Artothèque municipale
Bibliothèque Kateb Yacine
Jeudi 7 avril – 18h30
Detroit ville sauvage (2010)
Projection du film de Florent Tillon
Bibliothèque Kateb Yacine