À l’occasion du Printemps du livre, nous avons rencontré Didier Castino, auteur du roman Après le silence, le témoignage intime d’une vie ouvrière brisée en vol.
Après le silence, dont nous avions déjà fait la chronique, est le premier roman de Didier Castino, professeur de lettres à Marseille. Échange avec l’auteur et lecture étaient au programme dans le cadre du Printemps du livre dont il était l’invité.
Après le silence dépeint la France ouvrière des années 60-70. Didier Castino nous livre sa vision de la classe ouvrière de l’époque : « Des ouvriers qui détestent leur usine en même temps qu’ils l’aiment. ».
L’auteur évoque aussi la condition ouvrière aujourd’hui, toujours tributaire des cadences à tenir, mais affaiblie selon lui par une moindre capacité de résistance.
Le romancier fait comprendre en quoi l’ascension sociale peut être vécue comme un déchirement, une trahison. Il explique pourquoi Après le silence est avant tout une histoire de transmission.
Didier Castino nous propose une lecture, extraite de son livre :« Non, les usines ne sont pas des lieux culturels. Si elles ferment, il faut les détruire, tout raser, ou les transformer en lieu de mémoire. »
À l’évocation de la genèse de ce roman, fiction inspirée de faits réels, Didier Castino explique : « Au départ, il y avait la rage, et la collaboration avec l’éditeur a permis de donner une forme à cette rage ». Cet ouvrage est le témoignage saisissant d’une classe ouvrière qui disparaît dans le silence assourdissant qui entoure les délocalisations et fermetures d’usines : un roman pour faire du bruit, pour ne pas oublier.
Après le silence
Didier Castino
Éditions Liana Levi
224 pages, 18 euros