Militant depuis ses années lycées, Jérôme Rubes a endossé depuis 3 ans des responsabilités politiques pour la Métropole sur l’insertion et l’économie sociale et solidaire et à Saint Martin d’Hères.
En juin 2015, Jérôme Rubes, élu communiste à Saint Martin d’Hères, s’installe à la vice-présidence à l’emploi, l’insertion et l’économie sociale et solidaire de Grenoble Alpes Métropole. Né en 1990, diplômé d’un BTS Communication, il est le plus jeune des 18 vice-président·e·s en fonction. La place, occupée depuis 2014 par David Queiros, maire de Saint Martin d’Hères, lui a été proposée en complément de son travail d’adjoint finances et jeunesse à la ville. Deux activités cumulées qui lui ont fait comprendre que “le temps est précieux”. Très prudent, il a le souci de ne pas être débordé par ses activités politiques. Mais en tant qu’adjoint martinérois, il ne peut pas échapper aux obligations du week-end : mariages, manifestations associatives et sportives.
Modeste dans son rôle métropolitain
Dès sa prise de fonction de vice-président à la Métro, Jérôme Rubes a décidé de rencontrer “l’ensemble des structures d’insertion”, ainsi que quelques structures de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS). Une entrée en matière soucieuse du travail bien fait. En 2016, la co-construction du nouveau plan de l’ESS pour la Métro s’achève. Plutôt que de mettre en avant son implication politique sur ce dossier, il préfère rappeler celle de son prédécesseur David Queiros. Discret sur son rôle de vice-président, il souhaite avant tout expliquer le rôle de financeur, animateur et facilitateur de la Métropole dans son ensemble.
Autre mission d’importance liée à son poste métropolitain, celui de président de l’école de la deuxième chance. Une structure pour les jeunes de 18 à 25 ans, qui ont décroché du système scolaire. La ressemblance avec la Garantie Jeunes est frappante, avec quelques différences sur la méthode pédagogique. “Les cours sont collectifs et les parcours sont individualisés”, explique Jérôme Rubes, “aucun jeune n’a le même emploi du temps dans l’école”.
Une évolution communiste logique
“Un budget de 350 000 euros”, “170 jeunes accompagnés”, “une indemnité de 350€ par mois“, l’élu est à l’aise avec les chiffres. Il connaît ses dossiers et n’a pas besoin de notes pour s’en rappeler. Malgré tout, sa nomination à Saint Martin d’Hères d’adjoint aux finances “a fait un peu parler” en raison de son âge, jugé trop jeune par certains pour gérer un budget de plus de 50 millions d’euros.
Pour en arriver là, Jérôme Rubes n’a fait que suivre ses concitoyens martinérois. Il se souvient de sa première rencontre avec René Proby (ancien maire de Saint Martin d’Hères). En discutant avec lui et d’autres communistes, il se rend compte que la plupart de ses convictions sont communes. Couplées à ses premiers engagements lycéens contre le CPE, il n’en faut pas moins pour rejoindre le PCF.
Sensibiliser les jeunes à la politique
En 2009, le Martinérois de toujours participe au come-back de la Jeunesse Communiste (JC) dans sa ville. Ici, on apprend “à écrire des tracts et à argumenter”. Sensibiliser les jeunes à l’action politique est une de ses vocations. À la JC, il crée aussi le journal Révolution’Hères, édité trois à quatre fois par an et diffusé aux lycéens, à l’Institut des Métiers et Techniques (IMT) et à la fac. Pour lui, c’est important de “donner des armes aux apprentis” en les informant sur le droit. Dans la même idée, et la même année, il rejoint l’équipe de Radio Malherbe Grenoble, une webradio “animée par des jeunes, pour les jeunes” où il développe une émission politique. Le nom de l’émission original, Wake Up, est explicite (Réveille toi en français, ndlr). Une fois par trimestre, l’émission était transformée en “débat des jeunes”. Derrière ces deux créations médiatiques, l’idée est de favoriser l’esprit critique, vérifier l’information, faire de la “désintox de l’information habituelle”. C’est pour lui une forme de résistance.
Sensible à l’handicap
Jérôme Rubes fait partie de ces personnes qui dissocient travail et famille. Sans s’étaler sur le sujet, il concède avoir grandi dans une “famille de gauche”. Plus précisément, ses parents ont été militants associatifs et parents d’élèves impliqués. Grâce à sa soeur handicapée mentale, aînée de quatre ans, il a “été sensibilisé très tôt sur le regard d’autrui” et a compris en grandissant avec elle à quel point ce peut être un parcours du combattant lorsqu’on vit un handicap, “ne serait-ce que accéder à une école ou vivre dignement”.
L’élu ne pense pas aux prochaines élections, il préfère se consacrer pleinement à ses missions politiques sans anticiper une quelconque suite. Il ne cache pas son désir de passer un jour les concours de la fonction publique. En attendant, il continue d’être à l’écoute des gens sur le terrain où il peut “avoir des retours” sur les actions menées. Une vie simple en somme : il habite en appartement avec ses deux chats.