Nos quartiers ont du talent, lancée en 2006, accompagne vers l’emploi des jeunes diplômés issus de quartiers dits « sensibles ».
Les jeunes sont diplômés de bac + 3 et plus, âgés de moins de 30 ans et vivant en zone prioritaire ou dans des milieux modestes. Cet accompagnement s’effectue grâce au coaching de parrains en entreprise et colle le plus possible au niveau d’étude du « filleul », c’est là la plus-value de Nos Quartiers ont du Talent (NQT). Forte de son succès, l’initiative, qui n’était qu’une expérimentation au départ, s’est muée en association à impact national basé sur un fort partenariat avec Pole Emploi. Aujourd’hui, environ 21% de ces jeunes est bénéficiaire du RSA. 70% des accompagnements accède à un emploi dans les 6 mois. Jordan Coest, chargé de mission, nous explique ce dispositif et les démarches qui en résultent.
Pouvez-vous nous décrire le processus de Nos Quartiers ont du Talent ?
Lorsqu’un jeune commence son accompagnement à NQT, nous vérifions l’adéquation de son projet au domaine d’expertise du parrain pour assurer un accompagnement personnalisé. Et nous vérifions avant tout que son projet corresponde bien à son niveau d’étude. C’est là la réelle innovation : accompagner les jeunes à trouver du travail dans leur branche, à leur niveau d’étude. Pour mener à bien ce suivi, plusieurs ateliers sont mis en place au sein même des entreprises partenaires : travail sur le CV, simulation d’entretien, échange de bonnes pratiques, visites d’entreprises. Le but étant de faire découvrir de nouveaux métiers. D’autre part, des outils en ligne sont à disposition comme des cours d’anglais et des formations MOOC avec OpenClassroom par exemple. De plus, une nouveauté existe depuis cette année : NQT s’est ouvert en Rhône-Alpes aux diplômés en recherche d’une signature d’un contrat en alternance. Pour entrer dans le dispositif, les entreprises des parrains volontaires doivent adhérer et cotiser à NQT.
Pouvez-vous nous expliquer comment se déroule les principales démarches de la part des jeunes ?
Premièrement, il faut que le jeune nous connaisse. Ainsi 70% d’entre eux arrivent par le biais du partenariat engagé avec Pole Emploi (qui organise 3 à 4 sessions d’emailing ainsi que 3 phoning en leur direction).
Ensuite, le jeune doit se pré-inscrire en ligne. Cette inscription lui permettra de répondre au questionnaire qui validera ou non son éligibilité. Le questionnaire permet de connaitre le profil, la situation des parents et le projet professionnel. Outre ces critères, l’éligibilité tient en dernier lieu à la cohérence entre son projet professionnel et son niveau de qualification. Si le candidat n’est pas retenu, il est redirigé auprès d’organisme de jeunesse ou de l’APEC par exemple. S’il est retenu, il reçoit par mail un livret d’accompagnement, les ateliers et les outils en ligne accessibles ainsi que la date de la réunion d’information. Puis on leur envoie une liste de profils de parrains qui correspondent à leurs profils en tenant compte de la mobilité. En Rhône-Alpes, ce sont par exemple 250 parrains qui sont actifs.
C’est ensuite au jeune d’initier le premier contact et/ou de prendre rendez-vous sur le lieu de travail du parrain. Tout est expliqué dans le livret d’accompagnement. En général si le parrain et le jeune sont d’accord, ils se fixent un rendez-vous d’environ une heure, tous les mois sur le site de l’entreprise pour faire le point ensemble. Au bout de 6 mois de suivi, NQT compte 70% de reprise d’emploi en entreprise.
Pendant le suivi, les jeunes travaillent essentiellement 3 axes : leur remobilisation pour chercher du travail, les outils liés aux ressources humaines, comme le CV, la lettre de motivation ou encore la simulation d’entretien et enfin le réseau professionnel par exemple en procédant à une cartographie d’entreprises.
Le but final de cette initiative est bien que le parrain autant que le parrainé oublie le plus rapidement notre association et bien qu’ils se passent de nous. Voilà en quoi NQT crée du lien et donne confiance. On fait ce qui est dans nos compétences : outiller et mettre en réseau, et pas plus ! Le reste est une affaire entre jeune et parrain.