Nous vous l’annoncions, l’Université d’été rebelle et solidaire des mouvements sociaux et citoyens, à l’initiative d’Attac et du Crid, a démarré ce mercredi 22 août. Reportage en images.
Avant la session d’ouverture de 17h ce mercredi 22 août, les échanges avaient déjà commencé autour des stands des participants. Attac, la Ligue des Droits de l’Homme, l’association France-Palestine, etc. côtoient des médias indépendants comme Silence, Politis, le Postillon et Bastamag.
Si la manifestation prend place dans le bâtiment Stendhal et aux alentours, les organisateurs ont pu investir l’amphi Weil pour une session d’ouverture d’envergure.
Cette université d’envergure prend place pour la première fois à Grenoble. A l’initiative d’Attac et du Crid, ce sont plus de 200 associations qui se sont déplacées pour organiser et animer 32 modules, 70 ateliers et 11 forums.
« Les combats que vous portez résonnent particulièrement à Grenoble ».
Christophe Ferrari, Président de la Métro, soutien de la manifestation, rappelle l’histoire militante de la Ville, et que le travail politique aujourd’hui est de mener des actions locales pour répondre à des enjeux plus vastes. Il fait écho aux enjeux climatiques et environnementaux particulièrement prégnants dans le bassin grenoblois.
« Le local peut faire le tour du monde et le global commence à côté de chez soi ».
Eric Piolle, maire de Grenoble fait également référence à Grenoble « terre de résistance » et aux combats sociaux et environnementaux traversés : remunicipalisation de l’eau dans les années 70, 3500 arbres plantés, sortie du nucléaire à l’horizon 2022, doublement du bio dans les cantines et multiplication par 7 des bénéficiaires des tarifs sociaux.
L’édile appelle à « tenir le cap » face au « rouleau compresseur des cyniques » : s’il ne sait pas qui d’eux ou des positifs « remportera la bataille », l’essentiel reste de « ne pas laisser les institutions aux intérêts privés ».
Place à la sensibilisation aux agressions sexistes et/ou sexuelles : deux membres de « Osez le féminisme » rappellent qu’à l’Université aussi, il peut y en avoir. Elles définissent une « agression », une « micro-agression », un « consentement enthousiaste », différent de « l’absence de consentement ». Il faut des mots pour nommer. Au risque
que ne s’installe un climat sexiste qui « favorise un contexte d’agression ». Un groupe d’intervention, une cellule d’écoute et un numéro d’urgence sont mis en place pour les 5 jours de rencontres.
« Je vous invite à co-construire les outils dont nous avons besoin pour le monde de demain »
Emmanuel Poilane du CRID et Aurélie Trouvé d’Attac, initiateurs de l’Université, rappellent l’importance de la construction collective de cette Université « résolument ouverte à toutes sortes d’organisations ». Une ouverture qui permet de multiplier les thématiques abordées (l’énergie, les monnaies locales, l’immigration, etc.) et de « partager nos solutions, nos ambitions et nos engagements […] pour nous renforcer mutuellement et faire le lien entre le local et le global ».
Se demandant si « le capitalisme n’est pas obsolète », ils appellent à la radicalité a contrario d’une négociation devenue inefficace. « L’altermondialisme n’a peut-être jamais été aussi nécessaire […] face à un bloc très bien organisé qui domine le monde ». Ce rassemblement a pour but de poser des alternatives sur des bases communes, de préparer la rentrée sociale et des actions communes.
Place au Comité de Pilotage local avec Lucie du syndicat ASSO Solidaires et Marine de Osez le féminisme 38. Les deux militantes rappellent aussi l’ancrage historique de Grenoble dans un passé militant, tout en soulignant les combats qui sont encore à mener. « Il ne faut pas brader les services publics » mais prendre soin des biens communs.
Un « locataire » du Patio Solidaire, qui accueille des demandeurs d’asile sur le campus, souligne de son côté la précarité de leurs conditions de vie et rappelle les raisons de l’immigration qui traduit souvent des drames familiaux et sociaux.
Le logement, l’agriculture, le féminisme : trois problématiques à la fois globales et locales amenées par des intervenants internationaux, qui illustrent la nécessité de convergence des luttes dans des forums altermondialistes.
Avec de dr. à g. :Victor Viozan (Coalition européenne pour le droit au logement et à la ville, Roumanie), Massa Kone (Novox Afique, Mali), Florencia Partenio (DAWN, Argentine) accompagnée de ses deux traducteurs.
Cette session d’ouverture a été suivie avec enthousiasme par des militants de tous âges, dont certains logeront sur place pour les prochains jours car venus de loin.
La touche d’humour finale au milieu de ces sujets graves : le Ministre du Bonheur et sa comparse Caracole, issus du Forum du Bien Vivre, se donnent comme mission de mesurer le Bonheur des participants au long de ces 5 jours de rencontres, un indicateur alternatif au PIB… car il ne faut pas oublier que le but de tous ces palabres, c’est le Bien Vivre ensemble !