Dans le cadre du mois de l’ESS, la Chaire ESS de Sciences Po Grenoble a organisé jeudi 26 novembre la 6ème édition de son séminaire prospectif sur le thème “ESS : des acteurs politiques dans le monde d’après?
Dans le cadre du volet prospectif du Plan Local de Développement de l’Économie Sociale et Solidaire de l’agglomération grenobloise et du mois de l’ESS, la Chaire ESS de Sciences Po Grenoble a organisé jeudi 26 novembre la 6ème édition de son séminaire prospectif sur le thème “ESS : des acteurs politiques dans le monde d’après? ”. Comment les entreprises d’ESS se représentent-elles leur propre rôle dans ces débats ? Dans quelle mesure la pandémie de la Covid 19 interroge t-elle ces entreprises sur leur rôle dans la construction de notre société ? Comment voient-elles leurs rôles d’acteurs politiques ? Pour tenter d’y répondre, la directrice de Sciences Po Grenoble, le Président du Conseil National des CNCRES, un délégué général du Mouvement Associatif, ainsi que le directeur de l’association Territoire Zéro chômeurs Longue Durée étaient conviés à ces débats. Cette rencontre était animée par Amélie Artis, Maître de conférences à Sciences Po Grenoble et titulaire de la Chaire ESS.
La matinée a commencé par une première table ronde. Un message vidéo, rassemblant tous les intervenants de ce séminaire, disponible sur la plateforme YouTube de Sciences Po. S’en est suivie une participation à des ateliers. Les thèmes de réflexion proposés étant la mise en réseau au service de la collectivité territoriale, l’attractivité et la qualité de l’emploi social et solidaire, ou encore « rêver l’ESS dans 10 ans ». La 3ème partie consistait en un atelier dans lequel les visiteurs ont pu proposer leurs idées, leur vision pour l’ESS d’aujourd’hui et de demain, et réfléchir sur les leviers et les freins à son développement. Avant une conclusion en salle principale.
Un grand nombre d’idées intéressantes ont émergé, autant porteuses de projets que d’espoir. Et résumées par le directeur Jean-Louis Cabrespines, Président du Conseil National des CNCRES de la manière suivante : « L’ESS est avant tout un projet politique avant d’être un projet entrepreneurial ». Les acteurs de l’ESS ont donc un rôle politique, et il faut insister aussi sur les autres apports entrepreneuriaux de l’ESS qui sont « sociaux et environnementaux ». Transformer l’action collective en action politique.
Ce travail politique est un travail autant en interne que vers l’extérieur. Durant ces temps d’échanges, un besoin de meilleure transversalité a été diagnostiqué entre les remontées du terrain et les retours du politique (le retour des politiques sur les remontées de terrain sont parfois longues à intervenir). L’intérêt d’une formation à l’ESS dès le plus jeune âge et partout où cela est possible a aussi été mentionné. Divers freins ont été repérés comme un problème encore récurrent de moyens. (les associations n’étant pas toujours reconnues comme des entreprises comme les autres), ou encore la problématique du temps passé à la recherche de financement, voire même une concurrence entre entreprises ESS sur des mêmes sources de financement. Il en ressort tout de même que le projet ESS a de beaux jours devant lui. C’est un projet politique très fédérateur car très ancré dans les territoires, et sa spécificité « sociale, solidaire et environnementale » fait sens à l’époque actuelle.
L’ESS sera engagée pleinement dans la campagne présidentielle de 2022 par la création toute récente de « la République de l’ESS », lancée par ESS France qui deviendra une plateforme collaborative en vue de créer un manifeste politique. D’ailleurs et dans cet esprit, l’ESS France a déjà publié ses recommandations concernant le projet de loi de finance comme pour celui du plan de relance. L’ESS devient vecteur de propositions partout où elle le peut, y compris sur des terrains où on l’attend moins. Cela traduit la volonté de changer d’échelle pour devenir non plus une “économie à la marge” mais une “économie pleine et entière”.
Des Web Conférences sont encore disponibles ces 9 et 10 décembre dans le cadre des rencontres nationales du Réseau National des Maisons des Associations (RNMA), en fonction des places encore vacantes, pour continuer à échanger sur tous ces débats philosophiques, politiques, de terrain, pour la création du monde d’après et de l’articulation de l’ESS dans ce monde futur en construction.