À l’occasion des conférences « Emploi : quelle insertion pour les femmes ? » organisées au CRDP par le Conseil général de l’Isère, Nelly Gioni et Magda Mokhbi, respectivement présidente et directrice, sont venues présenter les ateliers Marianne.
Les ateliers Marianne sont un chantier d’insertion. Financés par l’Etat et les collectivités locales, ils forment chaque année une trentaine de personnes à la couture et à la décoration. Les personnes ciblées sont très éloignées de l’emploi : demandeurs d’emploi de longue durée, bénéficiaires de minima sociaux. Toutes sont employées en contrat aidé pour une période de 12 à 18 mois. Les deux tiers sont des femmes qui n’ont aucune formation. L’objectif n’est pas qu’elles retrouvent forcement un emploi dans la décoration ou la couture mais de leur permettre d’acquérir des compétences : travail en équipe, dextérité, autonomie, sens des responsabilités…
Seize postes en contrat aidé sont proposés, aucun pré-requis n’est exigé. La première étape est celle de la formation. Elle est assurée par des professionnels de la spécialité et dure environ deux mois. Ensuite, c’est l’étape de réalisation de costumes d’époque, de costumes contemporains ou de décors design, en utilisant des fripes et des matériaux recyclés. Enfin, vient l’étape de la « capitalisation des acquis » avec la réalisation d’un livret de compétences de l’élève et de son book.
Il y a actuellement 17 femmes parmi les 27 personnes présentes dans les ateliers, elles sont donc majoritaires. Marianne ne fait rien pour entretenir cela même si les autres chantiers d’insertion comptent souvent bien plus d’hommes que de femmes. Les femmes occupent principalement les postes de l’atelier couture, les hommes préfèrent la décoration. La direction souhaiterait encourager la mixité dans ses deux ateliers mais les vieilles représentations ont la vie dure !
50% des personnes qui transitent par les ateliers Marianne retrouvent un emploi. Souhaitons que des expériences similaires soient reprises partout dans notre pays. Cassons définitivement les codes, pour que les femmes puissent enfin se former dans tous les secteurs et occuper les postes pour lesquels elles sont compétentes.