Colère et indignation

Des visages graves pour la rentrée du Parlons-en et aussi beaucoup de colère. Le décès de Mélinda, 14 ans, électrocutée dans le squat qu’elle occupait avec sa famille relance douloureusement le débat sur le logement des personnes en situation de grande précarité.

Le début de séance est, une fois encore, dominée le problème du logement. Qu’il s’agisse de mal-logement ou comme c’est le cas pour les membres la famille de Mélinda en très grande précarité, la vie au quotidien se détériore. D’autant que cette situation se complexifie à l’approche de la trêve hivernale.

Une mise en danger au quotidien

Les habitants de la rue, exclus des structures d’hébergement d’urgence, faute de places disponibles, expulsés sans cesse de squats insalubres se retrouvent au final sans toit, ni perspectives à la merci des intempéries, des violences et des excès en tout genre. Une insécurité et un désespoir au quotidien.

À Grenoble, plus de 2 000 personnes, dont une part croissante de personnes souffrant d’un handicap, fuient la police, se terrent dans des abris de fortune et errant de lieu en lieu pour subsister. Peu à peu, s’insinue l’idée que cette catégorie de citoyens n’aurait ni existence légale, ni droit. Pourtant, cette population en marge croît inexorablement dans des proportions inquiétantes tandis que des lieux d’habitation disponibles se détériorent ou sont sciemment murés.

La voix des exclus

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Devant un tel gâchis de ressources, beaucoup s’insurgent. Ainsi, depuis le début de l’hiver 2015, l’Assemblée des mal-logé.e.s et sans logement, composée de locataires précaires, de personnes à la rue ou mal-logés, de collectifs et d’associations s’organise pour dénoncer l’ampleur des paradoxes du logement dans la ville et son agglomération.

Tous concernés, tous solidaires

À ce titre, ils ont investi en juin dernier un local vide grenoblois pour faire de ce le lieu le symbole de leur lutte. Ils travaillent d’ailleurs à la mise en place de logements, parrainés par des associations, auto-gérés par les habitants du local mis à disposition (charte en préparation). Devant le silence des politiques face à leurs revendications, ils ont écrit une lettre à la municipalité de Grenoble et proposent désormais un débat public le 16 septembre à 17h30 au 6 rue Jay.

Après que les membres du Parlons-en aient décidé de relayer l’information, le très attendu pré-montage du documentaire rétrospectif sur l’association a été projeté. Salué par les participants comme vivant et représentatif de l’activité de l’association, il reste simplement à procéder à quelques ajustements techniques.

La séance s’est poursuivie par l’organisation du déplacement du 23 septembre à Paris pour assister aux manifestations prévues organisées par la Capacitation Citoyenne sur des « Lîeux » aussi différents que le Parlons-en à Grenoble, La cabane à Gratter à Bordeaux, Le Bonheur Voironnais Brut ou La Librairie Tartinerie de Sarrant. L’objectif est de comprendre leurs raisons d’existence, leur fonctionnement et leur positionnement par rapport aux institutions. Dans le même esprit, la journée de la transition citoyenne aura lieu le 24 septembre au Jardin de Ville à Grenoble.

Prochain rendez-vous du Parlons-en : jeudi 13 octobre 2016, thème abordé : les expulsions. 

 

Parlons-en 
Rencontre tous les deuxièmes jeudi du mois
Maison des Habitants Centre-Ville
2 rue du Vieux Temple – Grenoble
(Tram B Notre-Dame arrêt Musée)