La production et la consommation d’appareils électriques et électroniques ont explosé ces dernières années, entraînant l’apparition de l’obsolescence programmée (OP). Le gouvernement, les organismes et la société civile mettent en place des solutions pour tenter d’y remédier.
En France, chaque foyer possède en moyenne 99 produits électriques et électroniques, dont 7 gros appareils électroménagers. Certains de ces appareils sont utilisés trop occasionnellement comme la crêpière électrique, la yaourtière, la fontaine à chocolat, etc.
Lorsqu’un équipement électrique ou électronique (EEE) tombe en panne, il prend souvent la direction de la déchetterie et se fait remplacer, ou bien il part en réparation. Mais il faut dire qu’actuellement 90 % des pannes d’appareils électriques et électroniques ne sont pas réparées. Le coût élevé que représente la réparation est souvent le premier facteur de remplacement de l’appareil, surtout si celui-ci est trop proche du neuf. En moyenne, lorsque la réparation coûte plus de 40% du prix du produit neuf, les Français préfèrent remplacer l’appareil.
La production d’appareils à des prix très bas en Asie n’aide pas non plus les Français à avoir de bonnes habitudes en matière de consommation. Les consommateurs sont incités à acheter sans se poser la question du véritable besoin. Certains fabricants préfèrent utiliser des matériaux à faible coût dans le but de baisser le coût de revient du produit final. Mais cette stratégie entraîne une panne prématurée des appareils.
Une situation qui préoccupe de nombreux consommateurs qui ont décidé d’interpeller les autorités sur cette problématique. L’association HOP (Halte à l’Obsolescence Programmée) créée en 2015, décide de faire de ce combat son fer de lance, et de mener des actions en justice contre Epson, Amazon et Apple. Grâce à sa mobilisation, les institutions ont décidé de mettre en place des mesures pour réglementer la production d’appareils électriques et électroniques.
La loi du 1er janvier 2021, instaure l’obligation de la mise en place de l’indice de réparabilité pour les EEE, pour lutter contre l’obsolescence programmée. Cet indice consiste en une note sur 10 qui informe le consommateur sur le caractère réparable ou non d’un produit au moment de l’achat, et ainsi la possibilité d’allonger sa durée de vie et d’utilisation. Cette note est fixée par le fabricant qui s’auto évalue selon certains critères. Pour acheter plus intelligemment, il est plutôt conseillé de choisir un appareil dont l’indice de réparabilité est d’au moins 8/10.
Dans cette perspective de lutte contre l’obsolescence programmée le gouvernement a mis en place depuis le 15 décembre 2022 le “Fonds de Réparation”. Cet aménagement a pour but d’inciter les particuliers à réparer les appareils en panne plutôt que de les remplacer. Ce dispositif prend en charge une partie du coût de la réparation des appareils électriques et électroniques. Une aide sous forme d’un forfait fixe d’un montant de 10€ à 45€ applicable immédiatement sur la facture plutôt que d’un pourcentage de la facture. Les clients bénéficient d’une réduction sur le coût de la réparation et le fonds remboursera le réparateur du montant de la remise.
Ce dispositif prévu par la loi AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire) de février 2020 est une première en Europe. Il concerne une quarantaine de catégories de produits qui ne sont plus sous garantie. D’autres catégories de produits seront progressivement prises en compte d’ici 2027 pour couvrir un maximum de produits électriques et électroniques.
Le “Fonds de Réparation” est financé par les éco-contributions perçues par les ventes de produits neufs et versées par les fabricants aux éco-organismes.
La condition pour bénéficier de cette remise est de s’adresser obligatoirement à un réparateur agréé par Ecosystem et Ecologic. Les réparateurs sont identifiés par le label QualiRépar. La liste de tous les réparateurs labellisés se trouve sur le lien https://www.label-qualirepar.fr/.
Avec la mise en place de ce dispositif, le gouvernement espère sortir la France du « tout jetable » pour une société du « tout réutilisable ».
Pour les bricoleurs, il est possible d’auto-réparer à moindre coût en achetant et réparant ses propres appareils. Une autre alternative possible est proposée par les Repair Café. Dans ces lieux, des bénévoles offrent une aide aux personnes qui apportent leur appareil en réparation. Ils obtiennent en moyenne 80% de réussite. Pour tenter l’expérience des Repair Café, en voici deux à Grenoble, le Repair Café Grenoble Centre et le Repair Café Grenoble Gare. Une petite participation de 5€ est souhaitée, en cas de réussite.
Réparer un objet en panne est une manière de consommer responsable.