Alors que plus de dix millions de personnes bénéficient des APL en France, le gel de cette aide pour 2014 ne manque pas d’inquiéter les associations.
Une dégelée pour les plus pauvres ?
En réaction à l’annonce du gel des APL pour l’année 2014, la Fédération Nationale des Associations d’Accueil et de Réinsertion Sociale (FNARS) ainsi que l’association Emmaüs Solidarité ont émis un communiqué de presse demandant au gouvernement de revenir sur cette décision.
Signé par les présidents des deux structures, Louis Gallois de la FNARS et Marc Prévot d’Emmaüs, ce texte rappelle que 13 millions de personnes perçoivent l’APL, « souvent les plus modestes ou défavorisées » et qu’une partie d’entre-elles risquent d’être impactée par cette décision. « Si le loyer se trouve ou passe au-dessus d’un certain plafond, note le communiqué, la hausse sera intégralement à la charge du locataire. »
Contestant l’argument voulant que la loi Duflot va permettre de limiter la hausse des loyers, les associations précisent que l’indice d’évolution des loyers est de 1,13 % par an et va jusqu’à qualifier l’encadrement des loyers comme un « mauvais prétexte » à une décision prise en premier lieu pour réaliser des économies sur le budget 2014, une économie jugée par ailleurs « hors de propos avec les enjeux budgétaires ».
Le texte contredit également l’idée qu’une augmentation de 1 % du loyer puisse ne pas être dommageable pour l’équilibre budgétaire d’une famille, affirmant que « le nombre de familles qui ont du mal à payer leur loyer s’accroît » et que « des personnes qui équilibraient difficilement leur budget vont être amenées à se priver de nourriture, de vêtements ou de soin ».
« Le problème ne vient pas du gel actuel seulement mais du décrochage depuis plusieurs années du montant des aides au logement rapporté au niveau des loyers » dit encore le communiqué, avant de souligner que les deux derniers hivers, longs et froids, ont considérablement alourdi les charges locatives et donc aggravé la situation des personnes en difficulté de payement.
Le texte se termine en soulignant l’importance des APL qui, selon une étude du ministère des Affaires Sociales, apparaît comme l’une des aides les plus efficaces en matière de lutte contre la pauvreté. « Les pouvoirs publics mettent en cause un symbole de la politique sociale du logement et de la politique sociale de notre pays tout court », assène t-il.
Et les associations de conclure en demandant « solennellement (…) un abandon du gel des aides personnelles pour 2014 et une indexation pour les années à venir qui permette de sécuriser les ménages modestes et de ne pas aggraver la situation des plus pauvres. »
Peu relayé dans les médias, qui soulignent plus volontiers l’augmentation prévue des bénéficiaires des APL et le coût supplémentaire qu’elle va générer, on ne saurait dire dans quel mesure l’appel de ces associations a des chances d’être entendu.