Simple expérimentation au départ, Territoires Zéro Chômeurs de Longue Durée (TZCLD) permet de « payer » des emplois avec les allocations prévues en cas de période de chômage de longue durée.
Sans tomber dans la surenchère du « tout le monde doit travailler », l’association TZCLD essaye de répondre à cette équation difficile, faisant du travail un droit ( inscrit d’ailleurs dans la Constitution), et non un moyen de chantage en période d’austérité. Et elle aborde ce sujet, justement, pour que l’intention initiale ne soit pas dévoyée et reprise par différends bords politiques, à l’image des grands enjeux de société, tel que le revenu de base par exemple.
Et l’idée a très bien fonctionné. En 2016, elle fait l’objet d’une loi. D’après les derniers relevés, les Entreprises à But d’Emploi (EBE) embauchant ces « volontaires » progressent dans leurs chiffres d’affaires et diversifient leurs champs de compétences, en respectant toujours la règle de départ : ne pas concurrencer les services publics et privés existants. Cela va des activités de services de proximité, à celles de transition énergétique ou encore d’économie circulaire. Au final, 500 demandeurs d’emploi sont embauchés en CDI sur une dizaine de territoires.
Aujourd’hui, l’association TZCLD veut étendre son projet à plus grande échelle et propose l’écriture d’un deuxième projet de loi, nécessaire pour 2019, précise-t-elle. Elle souhaite ainsi valider le modèle de financement du projet, préciser les critères d’éligibilité des territoires et pousser sa réflexion sur l’organisation nationale et son mode d’animation au niveau territorial. Pour y parvenir, 85 parlementaires ont rejoint fin juin son comité de soutien. Emmanuel Macron s’est félicité, lors d’un discours sur les quartiers défavorisés, de l’existence de l’expérimentation, la qualifiant de « remarquable ». De quoi donner matière à réflexion.