Face au constat que le logement est un problème pour de plus en plus de monde, un collectif s’est créé il y a moins d’un an, reprenant le nom d’un collectif plus ancien : Défends-Toit.
Un membre de ce collectif décrit cette renaissance : « C’est parti, entre autres, de situations individuelles et de gens qu’on connaissait, on commençait à être de plus en plus à se poser des questions sur le prix de notre loyer, sur comment on a galéré pour trouver un logement, sur ce qui se passe au niveau des squats, sur les prix qui n’arrêtent pas de monter, les agences immobilières qui imposent telle chose… C’est venu aussi de la volonté de regrouper différents réseaux, de faire une lutte commune. »
Pour cela le collectif dresse une table une fois par mois sur le marché de Champberton à Saint-Martin-d’Hères (et bientôt ailleurs), offre le thé, le café, discute de la situation du logement avec les passants, qui peuvent écrire sur de grands panneaux « ce qu’ils veulent sur leur logement, sur des moyens de lutte qu’on peut mettre en oeuvre ensemble », et à 11h tout le monde est invité dans une salle toute proche pour continuer la discussion. « La question c’est comment réussir à intégrer ces situations individuelles dans une synthèse collective, ça prend du temps mais l’important c’est que déjà les gens, les habitants se rencontrent autour de ces panneaux, voient que leur voisin a des problèmes de logement similaires. » Le but est d’enclencher des actions concrètes, comme l’occupation de la mairie de Saint-Martin-d’Hères du 3 février 2009.
Les membres du collectif ont aussi lancé une enquête « pour comprendre ce qu’est la question du logement et la porter à la connaissance des gens, on a rencontré des architectes, des associations, des habitants, on a rencontré des institutions, mais par exemple, on a eu beaucoup de mal à rencontrer la mairie de Grenoble. Les premiers constats qu’on a pu faire de nos recherches sur l’agglomération, c’est le manque évident de logements sociaux et le problème de leur comptabilisation » (voir encadré).
Selon le rapport 2009 de la Fondation Abbé Pierre, il y a 3,5 millions de non ou mal logés et 6,5 millions de personnes en situation de fragilité par rapport à leur logement en France. Dans l’agglomération grenobloise, on compte 13 000 demandes de logement social pour seulement 2 100 attributions en 2006, les expulsions ont été multipliées par 4 à Grenoble en 10 ans.
(source Un toit pour tous 2008)
Les constructions de logements sociaux démarrées en 2006 à Grenoble sont de 27% pour des familles de trois personnes avec un revenu mensuel inférieur à 2 550 E et de seulement 8% pour des familles de trois personnes avec un revenu mensuel inférieur à 1 150 E.
(source Défends-Toit)
Les mairies peuvent ainsi atteindre le taux de 20% de logements sociaux nécessaires pour ne pas payer d’amende (loi SRU), « ça leur permet de se déculpabiliser alors que peu de logements sont construits pour les familles les plus pauvres qui sont toujours dans la galère. »
Face à cette situation critique, le but est d’arriver à zéro logement vide, le collectif encourage donc à les prévenir lorsqu’on voit des logements inoccupés.
Adresses utiles
Défends-toit
Tél. 06.33.72.79.31
E-mail : defends-toit@boum.org