Selon le dix-huitième rapport de la Fondation Abbé-Pierre sur le mal-logement en France, cinq millions de Français au moins sont fragilisés par la crise du logement.
D’après la Fondation, la situation s’aggrave car la crise économique de 2008 continue de produire des effets particulièrement néfastes sur les plus modestes. En effet, 3,6 millions de personnes sont « non ou mal logées » et 685 000 personnes sont dépourvues de logement personnel, dont 133 000 sans domicile fixe. Le rapport précise que les appels au 115 sont toujours plus nombreux. Y compris dans les zones rurales !
D’autre part, les logements inconfortables ou surpeuplés ne se trouvent pas uniquement dans les grandes villes aux loyers prohibitifs mais aussi dans les communes considérées jusqu’ici comme étant plus abordables.
Enfin, l’explosion du nombre de familles monoparentales est très mal géré. Le rapport préconise de favoriser la mobilité au sein du parc social en cas de séparation afin de proposer à chaque membre d’une famille séparée le logement qui lui convient.
En attendant la grande loi-cadre prévue en juin prochain sur le logement et l’urbanisme, la Fondation approuve l’encadrement des loyers à la relocation, le passage de 20% à 25% de logements sociaux par commune et la vente de terrains publics pour en construire davantage.
La Fondation indique également que pour produire 500 000 logements supplémentaires par an, dont 150 000 logements sociaux, comme le préconise le « Contrat Social » signé par François Hollande lors de sa campagne électorale, il faudra que l’État s’implique davantage financièrement. Elle demande aussi une attention toute particulière pour que les plus modestes ne se retrouvent pas sans habitation et dans l’obligation de faire appel à l’hébergement d’urgence, déjà totalement engorgé.
Qu’adviendra-t-il de ce rapport ? Sera-t-il ignoré comme c’est, hélas, trop souvent le cas ou jouera-t-il un rôle à l’Assemblée nationale lors des débats sur la future loi sur le logement ? À suivre…