Lors de l’hommage public aux Morts de la rue, l’équipe du Bon Plan a interrogé les personnes présentes autour de l’événement, sans-abri et passants. Comment cette mobilisation a-t-elle été perçue ? Voici quelques réactions sur le vif.
Isabelle, 40 ans : « Je travaille juste à côté donc je suis passée voir. Je n’étais pas du tout au courant de cette manifestation. Je trouve ça très important de se mobiliser sur ce sujet et c’est aussi très émouvant. »
Alain, 59 ans : « C’est bien cette fête mais les sans-abri, ils s’en foutent un peu… Je suis dans la rue depuis 5 ans, je ne comprends pas pourquoi on ne me donne pas un logement. Je le dis au Maire, je veux un toit pour moi et ma femme et retrouver du travail. J’ai deux CAP et un BTS. On me dit que je suis trop vieux quand je vais en Intérim. Je veux retrouver une situation stable ! »
Laure, 37 ans : « On habite dans la montagne, on est assez loin de Grenoble. Mais si j’habitais ici, je me serais bien mobilisée pour cette cause. Je trouve ça émouvant. »
Lune, 11 ans : « On se rend compte de la misère qu’il y a à côté de chez soi. C’est émouvant et horrible ! »
Françoise, 55 ans : « C’est bien, cette manif, mais je trouve que c’est vraiment du théâtre ! Je voudrais une fête plus simple ! Je ne peux pas travailler, je suis à la rue et j’en ai marre de ces politiques qui se montrent et ne font rien pour nous… »
Marie-Claude, 70 ans : « J’habite le quartier et je suis venue promener mon chien. C’est bien de faire ça ici car je les vois souvent installés sous le kiosque. Il y en a de plus en plus et il y en aura de plus en plus. Même moi, je ne sais pas, je suis de plus en plus pauvre, j’ai la chance d’avoir encore un toit mais on ne sait pas l’avenir. C’est bien aussi de le faire ici car c’est un quartier riche et il faut que les riches se rendent compte de la pauvreté. »
Citoyen américain de passage à Grenoble, 55 ans : « C’est pour les gens sans domicile ? Je croyais que c’était pour les gens qui ont été tués dans la rue ! C’est bien qu’il fasse cette mobilisation mais je ne sais pas comment ça se passe en France. Nous, on fonctionne surtout sur l’appel aux dons et la charité. L’important, il me semble, pour régler ces problèmes, c’est la charité. »
Tonio, 23 ans : « Je suis saisonnier, je travaille en cuisine. Quand je n’ai pas de boulot, je fais la manche. Je suis dans la rue, je couche parfois en squat, je vis actuellement dans ma voiture. Je ne suis pas d’ici, je suis un routard. Je viens de Montpellier, je passe souvent à Bordeaux, Nîmes, Marseille ou Lyon. A Grenoble, vous êtes les seuls à faire ce genre de manif. C’est bien cette fête, moi, j’ai connu beaucoup de copains qui sont morts aujourd’hui ! »