Stop aux idées reçues ! Riches ou modestes nous payons tous des impôts sans exception. Petit panorama pour y voir plus clair.
« Les plus pauvres ne payent pas d’impôts». Vous avez déjà sûrement entendu cette phrase dans la bouche de quelqu’un qui pense que seules les classes moyennes et aisées sont taxées. C’est une idée fausse. S’il est vrai qu’environ la moitié des foyers en France sont exonérés d’impôt sur le revenu, cela ne veut pas dire que les foyers les plus modestes ne payent pas d’impôt du tout.
Les plus modestes participent comme les autres
L’impôt sur le revenu n’est pas la recette fiscale la plus importante de l’État. Les personnes en situation de pauvreté échappe souvent à l’impôt sur le revenu et à la taxe d’habitation en raison de leurs faibles ressources, mais ils participent autant que les autres à la moitié des recettes fiscales de l’État. A travers les impôts sur la consommation notamment. Ces impôts dont on oublie parfois l’existence puisqu’ils sont compris dans le prix des biens et services que l’on consomme.
C’est le cas de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui représente la plus grosse recette fiscale de l’État (51 % en 2015, soit 142,6 milliards d’euros). On la règle sans s’en rendre compte et quelque soit son niveau de revenu, en consommant quotidiennement.
Il en va de même pour la taxe sur les carburants (TICPE) ou les taxes sur l’alcool et les cigarettes.
Autres impôts sur le revenu payés par tous les salariés y compris ceux en contrats aidés : la CSG (Contribution sociale généralisée) et la CRDS (Contribution pour le remboursement de la dette sociale). Ces impôts souvent ignorés car directement prélevés à la source, servent à financer une partie des dépenses de sécurité sociale. Ils engendrent des recettes supérieures à l’impôt sur le revenu (93,8 milliards d’euros pour la CSG en 2014).
C’est un fait. Plus de la moitié des ressources fiscales proviennent de tous les citoyens sans exception. De quoi renverser les idées reçues.
Parmi les impôts significatifs en terme de recette notons l’impôt sur les société (IS) qui représente 12 % des recettes fiscales et qui concerne les bénéfices de certaines sociétés et personnes morales (Société de capitaux, associations à but lucratifs…). Les Impôts locaux quant à eux (la Taxe d’habitation, la Taxe foncière et la Cotisation foncière des entreprises) sont reversés aux collectivités territoriales.
Comment sont utilisés nos impôts ?
Les recettes fiscales dont nous avons eu un aperçu dans le diagramme ci dessus, représentent pour l’État 95 % de ses recettes totales. L’État se sert donc de nos impôts pour élaborer son budget pour l’année suivante et prévoir ses dépenses relatives à plusieurs missions nécessaires au fonctionnement de la société.
Alors que l’éducation est le poste de dépense le plus important (17%), la charge de la dette (c’est à dire le remboursement des intérêts de la dette publique) ne cesse d’augmenter ces dernières années puisque la dette continue de croître. Dans la catégorie « autres dépenses » on trouve notamment les dépenses affectées aux collectivités territoriales, la contribution au budget de l’Union Européenne, les dépenses dans les domaines du logement, de l’urbanisme, de la culture, de l’écologie et de l’agriculture.
Enfin, c’est dans le volet solidarité, insertion et égalité des chances que l’on retrouve le principe de redistribution des revenus. Les impôts des uns sont reversés en partie aux autres sous forme d’aides sociales afin de réduire les inégalités.