Comment s’y prendre pour changer le monde ? Les auteurs de Joyeux Bordel nous délivrent un mode d’emploi, et passent en revue toutes les façons d’y parvenir.
Provoquer de véritables changements dans l’équilibre des pouvoirs afin de mieux lutter contre les abus du capitalisme tout en offrant les recettes pour y parvenir, notamment par l’action créative (grèves, boycott, manifestations, voir canulars), tel est le postulat de ce livre qui propose une remise en cause radicale pour « changer le système ». Et l’on ne peut pas dire que les principes, théories, tactiques et autres études de cas (les quatre catégories distinctes de l’ouvrage) qui sont passées en revue soient infondés : bien souvent cet ouvrage vise juste et s’inscrit dans un processus de propagation de résistance, d’espoir, de désirs et de luttes, partout où le besoin de justice et de liberté pourra s’épanouir.
De plus, partant du principe que les actions en diront toujours plus long que les mots, l’auteur plaide pour un militantisme original. Il récapitule toutes les expériences et réflexions qui ont permis de faire souvent avancer beaucoup plus les choses que les sempiternels discours de nos politiques. Au passage, l’exemple du printemps 2011, où un million d’Égyptiens ont pris la rue, combattu les forces de l’ordre pour aboutir au bout de dix-huit jours à la démission et la fuite du président Hosni Moubarak, souligne qu’une action de masse peut se révéler efficace.
Ce recueil constitue une bonne occasion de rompre avec les méthodes classiques et de sortir de sa position passive. Il a le mérite de souvent poser les bonnes questions, d’ aborder toutes les solutions possibles et met en avant la nécessité d’agir devant les inégalités croissantes. Avant qu’il ne soit trop tard…
Joyeux bordel
de Andrew Boyd & Dave Oswald Mitchell
Éditions LLL Les liens qui libèrent
246 pages, 16 €