Le rêve nous ouvre un accès vers notre intérieur, vers une autre réalité, toute virtuelle certes et solitaire, mais ô combien nécessaire et indispensable…
Nous avons tous ce besoin vital de dormir qui nous permet de nous détourner pour un temps des préoccupations quotidiennes. Mais cet éloignement ne peut être absolu… une veille se fait inconsciemment. Le songe couvre en moyenne et selon les individus une heure trente de nos nuits, soit environ cinq années de notre vie. Il est cette activité cérébrale indispensable à notre équilibre psychique pour échapper à nos très terre à terre difficultés journalières… Comment pourrions-nous nous délivrer des pressions qu’exercent sur nous nos idées, nos envies, nos frustrations si le rêve n’existait pas ? Si certains de nos rêves ont un sens, d’autres semblent en être totalement dénués, voire complètement absurdes. Ils font remonter à la surface ce qui nous affecte et nous aide à évacuer nos tensions intérieures. Ils nous permettent de décompresser un temps avant de devoir, puisque rêver n’est pas vivre, au réveil, nous soumettre à l’incontournable réalité tout en nous permettant de l’appréhender autrement. Formulées, nos utopies sont vite cristallisées par des « Tu planes ? Sur quelle planète tu vis ? Faut pas rêver ! Etc. ». Ces réflexions nous perturbent. Nos rêves ne sont-ils pas autant de bouteilles que nous jetons à la mer en espérant une réponse à nos inquiétudes, nos interrogations, nos peurs, nos manques ? Les anonymes ne rêvent-ils pas d’être reconnus ? Les emprisonnés ne rêvent-ils pas de liberté ?
Dans notre petit jardin secret bien personnel, notre imaginaire nourrit notre rêve et idéalise nos propres ressentis. Nous inventons et empruntons des issues que la logique et la réalité ne prévoient sûrement pas. Notre cerveau nous projette en séance privée les films de cet « orage cérébral ».
Le rêve suscite en nous un mobile suffisamment puissant pour booster notre énergie de vie et redonner une autre superbe à la réalité sans l’ignorer pour autant. Une illusion éphémère mais consciente nous procure ce bien-être fou qui nous insuffle la volonté de surmonter et de vaincre tous les obstacles. Cette solution qui n’était pas là la veille mais qui surgit au réveil… « La nuit porte conseil » dit-on. Le rêve nous redonne la force de vouloir, et vouloir n’est-ce pas pouvoir ? Il nous vient cette sourde possibilité de renverser tout, cette conviction énergisante de rendre possible l’impossible. Une intuition de notre essence sublimant notre doux délire imaginaire et une évidence sur fond de science-fiction s’imposent à nous : notre potentiel. On peut alors reprendre confiance en soi.
Pour notre plus grand bien-être et pour nous ressourcer… Autorisons-nous cette évasion bénéfique, laissons vagabonder notre âme et devenons le temps d’un songe notre propre héros. Comme le disait Antoine de Saint Exupéry « Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve. »
*[Antoine de Saint Exupéry]