C’était une promesse de campagne : la municipalité de Grenoble va rendre publiques ses données informatiques. Laurence Comparat, chargée du projet, nous présente le principe.
Pouvez-vous nous expliquer le concept de « l’open data » ?
« L’open data, en bon français « données ouvertes », c’est la technique qui consiste à rendre accessible des données produites par une institution publique, pour que l’ensemble de la société puisse librement y accéder et les réutiliser, dans le cadre de projets citoyens, associatifs, artistiques, journalistiques, de recherches, voire même des projets à dimension commerciale. »
Quels avantages présente l’open data ?
« Il y a un double avantage : d’une part la dimension de transparence dans la vie publique : on rend accessible un patrimoine de données produit par les collectivités, et d’autre part, la dimension qui nous intéresse particulièrement c’est l’animation du territoire. Les acteurs du territoire peuvent s’emparer des données, les utiliser, créer de l’activité, qui peut être de l’activité économique mais pas seulement, et ce que nous souhaitons c’est que cette activité d’appropriation soit l’occasion d’un dialogue et d’une co-construction avec les acteurs du territoire. ».
Quels moyens la mairie va t-elle se donner pour mettre en œuvre l’open data ?
« Il n’y aura pas la mairie toute seule, puisque nous avons décidé conjointement avec la Métro, pour démarrer, la création d’un portail commun Ville de Grenoble/Métro/SMTC. Et éventuellement, si il y a d’autres organisations ou institutions qui souhaitent venir, ils seront bien évidemment les bienvenus. L’idée c’est d’avoir un portail d’agglomération où les participants vont déposer leurs données. Il faut s’organiser pour savoir qui va faire quoi, quels sont les moyens que chacun met, d’une part, mais aussi rencontrer les acteurs du territoire pour voir quelles données les intéressent, quelles idées sont les leurs, pour que lorsque l’on mettra officiellement en service le portail, il y ait des données disponibles et des gens qui soient prêts à les utiliser. ».
Comment envisagez vous l’avenir du projet open data à Grenoble ?
« Si, à l’issue du mandat, on a réussi à avoir un portail qui mobilise l’ensemble du territoire de l’agglomération grenobloise, avec l’ensemble du secteur public, on aura réussi quelque chose d’intéressant. Ce serait un portail qui soit réellement utilisé, avec des informations, et qui serait un lieu réellement interactif. Ce ne seraient pas seulement les institutions qui posent des données mais aussi les citoyens, les associations, les entreprises etc. Avec une réelle animation, une réelle co-construction. ».
Vous parliez dans le journal Le Monde de la philosophie de l’open data, quelle est-elle ?
« La philosophie de l’open data c’est l’idée de bien collectif, de bien commun. Les données publiques sont des données qui appartiennent au institutions publiques, qui ont été financées par l’argent public. Elles appartiennent donc à tous ceux qui ont payé des impôts. C’est l’idée que la connaissance c’est quelque chose qui n’est pas commercial, qui n’est pas monnayable, la connaissance est quelque chose que l’on partage, que l’on co-construit, qu’on élabore collectivement, et pas quelque chose de privé, élaboré dans une visée purement commerciale. C’est une philosophie de partage, d’ouverture, de construction commune. ».
Quand le dispositif entrera il en fonction ?
« La décision prise conjointement par la Ville et la Métro, et figurant dans leurs délibérations respectives, est de se donner un an pour faire les choix techniques, d’organisation institutionnelle, d’éventuelles commandes publiques ; tout en commençant à travailler avec les acteurs du territoire. Le lancement officiel est donc prévu pour la rentrée 2015, la date précise sera à fixer en temps utile. ».
En attendant cette date, vous pouvez d’ores et déjà vous rendre sur le site de la Ville de Grenoble, qui publie dès à présent un certain nombre d’informations.