La Bonne Actu #6 : le mal-logement (suite)

La publication du nouveau rapport de la fondation Abbé Pierre sur le mal-logement, c’est l’occasion d’examiner plus en détail les inégalités en la matière.

Cette année, la fondation met tout particulièrement l’accent sur la situation des jeunes sortant de l’ASE, ainsi que celle des personnes sortant de détention ou de séjour en institution psychiatrique.

En effet, les jeunes sortant de l’aide sociale à l’enfance (ASE) sont souvent touchés par la précarité, et les galères de logement qui vont avec :

Mal-logement : La galère des jeunes sortant de l’aide sociale à l’enfance pour trouver un toit
20 Minutes, 01/02/2019

« Les jeunes issus de l’ASE cumulent les handicaps sur le marché immobilier. Plus de 30 % d’entre eux sont sans emploi, plus de 25 % sont en formation et pour ceux qui occupent un emploi, la majorité ont un emploi précaire, non-qualifié et faiblement rémunéré. D’où la réticence des bailleurs à accepter leur dossier », constate Pascale Dietrich-Ragon*.

*Chercheuse à l’Ined.

Ils sont sur-représentés parmi les les sans domicile fixe :

De l’ASE à la rue, les jeunes majeurs laissés pour compte
Libération, 27/01/2019

Environ 30 % des personnes nées en France (ou arrivées avant leurs 18 ans) qui ont déjà dormi dans un centre d’hébergement temporaire, ou pris un repas dans un service de restauration gratuite, sont des anciens de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Ce chiffre, tiré d’une enquête de l’Insee de 2016, est d’autant plus frappant que, rapportés à la population générale, les anciens enfants placés ne représentent que 2 % à 3 % de la population.

Mal-logement : la fondation Abbé Pierre appelle le gouvernement à changer de politique
France Bleu, 01/02/2019

Près de 18% des enfants placés disent avoir connu la rue dans l’année de la fin de leur prise en charge et un quart des personnes sans domicile sont d’anciens enfants placés, note la fondation, qui recommande de prévenir davantage ces ruptures de parcours dans un impératif de « non-abandon ».

Plus généralement, trois catégories, les ex-détenus, les enfants placés et les malades psychiatriques sont particulièrement vulnérables face à la perte de domicile :

Mal-logement : ex-détenus, enfants placés et malades psychiatriques, les «abandonnés» de l’État
Libération, 01/02/2019

«Au regard des coûts importants que représente la prise en charge des personnes dans ces trois institutions, ne pas préparer convenablement et dignement leur sortie représente un immense gâchis humain et même en termes de finances publiques», résume la fondation Abbé Pierre.



Vous trouverez un résumé, ainsi que l’intégralité du 24e rapport sur l’état du mal-logement en France 2019 sur le site de la fondation Abbé Pierre.

En ce qui concerne la situation dans le département, on peut se référer au travaux d’Un Toit Pour Tous, une association partenaire de la fondation qui publie également chaque année un rapport sur le mal-logement en Isère.


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