Comment la crise impacte-t-telle les ménages en France, et quel état des lieux dresser de la pauvreté en France ? L’Insee se penche sur la question dans sa dernière étude concernant les chiffres de 2011.
Certes, l’étude de l’Insee sur « les revenus et le patrimoine des ménages » indique que la pauvreté atteint proportionnellement moins de personnes en France que dans les autres pays européens, et cela grâce à notre fameux « modèle social » et ses différents dispositifs qui parviennent à amortir certaines situations difficiles. Pour autant, le nombre de pauvres augmente plus vite dans l’Hexagone que chez ses voisins. « Entre 2008 et 2011, le taux de pauvreté monétaire a cru de 1,2 point contre 0,5 point dans l’ensemble de l’Union européenne », notent les chercheurs de l’Insee, avant de préciser que cette pauvreté touche de plus en plus de personnes en situation d’emploi.
Autre enseignement : sortir de la pauvreté est toujours aussi difficile. Si, par exemple, les personnes en couple sont moins sujettes à passer en dessous du seul de pauvreté, « le risque de rester pauvre est relativement important : même en tenant compte des caractéristiques de l’individu et du ménage auquel il appartient, la probabilité de demeurer pauvre d’une année sur l’autre reste plus élevée que celle de le devenir ». Autrement dit, les facteurs qui tendent en théorie à « protéger » de la pauvreté n’aident pas à en sortir. L’étude démontre ainsi que les cadres tombant dans la pauvreté n’ont statistiquement guère plus de chance d’en sortir que les autres profils.
« Prenez un cercle, caressez le, il deviendra vicieux » écrivait Ionesco. Reste à savoir comment caresser le cercle à rebrousse-poil, et faire en sorte que les difficultés que chacun peut rencontrer ne s’engendrent pas d’elles-mêmes, jusqu’à ne plus laisser l’espoir d’en sortir. Une réalité sociale que cette étude de l’Insee rappelle cruellement.