Le 17 octobre 1987 se réunissent sur le parvis du Trocadéro à Paris des défenseurs des Droits de l’Homme. Ils déclarent : « Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. »
Et concluent : « S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré ». La déclaration est inscrite sur une dalle. Ce premier rassemblement institue la journée du 17 octobre comme Journée Mondiale du refus de la misère, reconnue officiellement par les Nations Unies.
Cette année sur Grenoble, la journée est marquée par une conférence de presse de la Coordination des Accueils de jour relevant toujours le manque de moyens pendant que les demandes d’accueil croissent en nombre. Elle se conclura place Félix Poulat (donnant sur place Grenette) par des chants et une exposition reprenant les mots des précaires évoquant leur situation de 16 à 18 heures. Le but de cette mobilisation annuelle est de réfléchir aux problèmes d’exclusion et d’agir ensemble pour une société qui ne laisse personne de côté, justement intitulée « éliminer la pauvreté : un chemin vers des sociétés pacifiques et inclusives ».
Ce postulat repose sur deux convictions qui jalonne le parcours d’ATD Quart-Monde, l’association étant à l’origine de la fondation de la dalle et chapeautant la journée. La première reposant sur l’idée que seule la parole des précaires est en mesure de témoigner de leurs conditions de vie. A ce sujet, un livret ayant recueillis cette parole sera consultable à la bibliothèque Kateb Yacine.
La deuxième reposant sur l’idée que l’ensemble des citoyens d’une société doivent être conscients de l’inacceptabilité de la misère pour avoir les moyens d’agir pleinement.
ATD (Agir Tous pour la Dignité) a été un des premiers mouvements à réagir contre les actions menées « traditionnellement » pour lutter contre l’exclusion. Remettant en cause « l’aumône », ils repensent les modalités d’action envers les plus précarisés les faisant se replacer au centre de leurs actions et de leurs choix.
Ainsi, à ATD Quart Monde, il n’y a pas de bénévoles, mais des « alliés ». Il y a également des volontaires qui se placent dans les situations de vies des plus démunis pour la partager, ne parlant jamais à leur place mais les incitant à prendre la parole eux-mêmes. C’est ce qui fait la force de ce mouvement et de cette journée instituée.