Le Lîeu, endroit alliant créativité et social est imaginé pour accueillir de jour les habitants de la rue. Il est présenté cette semaine dans la liste des projets du budget participatif. Imaginé par ses usagers, c’est un lieu d’expérimentation.
Il amène aujourd’hui les habitants de la rue à le défendre en cette 3ème édition de vote du budget participatif.
Le Lîeu
C’est dans la façon dont le lieu a été pensé qu’on découvre sa force de proposition : ouvert toute la journée et tous les jours, même le week-end, il n’y a besoin d’aucune démarches préalables et d’aucun justificatif. C’est un lieu ouvert en cela, mais aussi en termes de créativité.
Ce n’est pas un lieu d’accueil mais d’expérimentation. Ainsi, il est imaginé comme un carrefour alliant rencontre et création : plusieurs ateliers pourront s’y dérouler selon les besoins et les envies comme la cuisine ou le bricolage. Des activités, plus ou moins formelles, avec desquelles les SDF côtoieront la société civile pour échanger sur des pratiques, des informations et concrétiser, spontanément et en partant du terrain, des idées ou besoins communs.
Car le lieu est tout aussi bien pensé comme espace d’expérimentation que de débats.
Ce projet est aussi le prolongement d’un autre essai mené il y a quelques années sur Échirolles : La Piscine, fabrique de solutions pour l’Habitat.
Émergé d’un groupe de parole, le « Parlons-en » et expérimenté à travers le lieu de la Piscine
La Piscine, nommée ainsi car située à la place d’un ancien magasin de vente de matériaux … de piscine, est un lieu où se retrouvent habitants de la rue, professionnels ou étudiants souhaitant le réhabiliter et y mener ensemble des actions concrètes ( fabrication de mobilier en palettes, conception d’habitats « éphémères »).
Cet essai réussi émane d’un groupe de parole où les habitants de la rue y expriment leurs préoccupations : Le « Parlons-en » proposé par l’accueil de jour du Point d’Eau. Y émergeront les premières idées issus de La Piscine et du Lieu.
Ces propositions participent à l’élaboration de points d’accord et de négociation avec les institutions. S’éloignant des revendications habituelles, elles se coconstruisent en passant directement à l’action et constituent à terme un pas vers un dialogue et une confiance plus réciproque.
En effet, une fois n’est pas coutume, le public cible de la grande précarité qui est souvent l’objet de divers dispositifs y a mené ses propres réflexions toutes droit puisées de la réalité du quotidien. Là où se jouent les nombreuses problématiques liées au non-logement. En somme, Le Lîeu est imaginé comme un endroit libre où reprendre en main des habitudes de vie.
Une exposition en ce moment à la Bifurk
Une exposition sur Le Lîeu est en ce moment visible à La Bifurk. En même temps que celle du collectif artistique « Et pourquoi pas ? » dont on voit les larges affiches noires en blanches dans les rues de Grenoble. Elles mettent en scène des portraits de citoyen ainsi que leurs paroles recueillies à partir d’une interpellation : « A quel moment vous êtes-vous senti-e hors-norme ? ». Questionnement bien commun à ceux des SDF.
Belle occasion pour comprendre les préoccupations et la dénomination, encore peu comprise, de ces habitants : ceux de la rue.