La Cour des Comptes a publié jeudi un rapport accablant Pôle Emploi. Ce rapport examine toute activité : résultats, coûts d’indemnisation des demandeurs d’emploi, intermédiation entre offre et demande d’emploi ; services proposés aux demandeurs d’emploi et employeurs et rôle de l’accompagnement.
Issu de la fusion de l’Anpe et des Assedic en 2008, Pôle Emploi est le plus gros opérateur de l’État avec plus d’un millier d’agences et points relais, 32 Md€ d’allocations et d’aides versées et 5 Md€ de budget.
Sept ans plus tard, il semble que le défi d’un grand service public pour l’emploi n’est pas relevé. L’opérateur n’arrive pas à endiguer le chômage. Le nombre de demandeurs d’emploi ne cesse d’augmenter. Il est passé de 6,9 millions à 9,2 millions, soit +58%.
D’après le rapport, la Cour des comptes estime que Pôle Emploi a une « connaissance insuffisante des besoins des demandeurs d’emploi et des entreprises ». Et le principal problème est l’inefficacité de l’opérateur à aider les demandeurs d’emploi à retrouver du travail car il « ne serait à l’origine de la reprise directe d’emploi que dans 12,6% des cas ».
De son côté, Pôle Emploi tente de se défendre tant bien que mal. Ce rapport « exclusivement à charge », selon le directeur général Jean Bassère, dans un droit de réponse inclus dans le rapport de la cour des comptes « méconnaît la réalité du travail quotidien » des agents. De son côté, le président du Conseil d’administration de l’agence explique que la stratégie de Pôle Emploi « produit des résultats ». L’opérateur a exposé ses propres chiffres qui indiquent 66% de satisfaction de demandeurs d’emploi et 68% pour les recruteurs.
Une prouesse de Pôle Emploi en terme de retour à l’emploi est améliorée de 16% selon une étude menée par l’Unedic et le ministère du Travail.
Proposant des orientations et recommandations, la Cours des comptes, dans son rapport très sévère montre tout de même que Pôle Emploi remplit son autre mission : l’indemnisation des chômeurs.