Le Musée de la Résistance et de la Déportation propose jusqu’au 13 octobre 2014 une exposition consacrée à la résistance dans le Vercors.
Le Vercors des braves
Si l’histoire de la Résistance ne manque pas de tragédies, peu sont devenues emblématiques comme celle du maquis du Vercors. C’est cependant la première fois que la Musée de la Résistance consacre une exposition dédiée à ce territoire, soixante-dix ans presque jour pour jour après la mort ou le repli des derniers maquisards.
S’appuyant fortement, mais pas seulement, sur les travaux de l’historien Gilles Vergnon, l’exposition tient avant tout à rappeler que le Vercors « existait » avant la guerre : terre d’accueil d’immigrés italiens ou espagnols, elle est aussi une région réputée pour son climat favorable aux personnes souffrant de diverses maladies respiratoires, à commencer par la tuberculose, et devient avec le développement des sports d’hiver un lieu de tourisme de plus en plus réputé.
La guerre et l’occupation vont néanmoins précipiter le Vercors dans le destin qu’on lui connaît aujourd’hui. Les chantiers de jeunesse pétainistes prennent place dans le territoire, également rejoint par des réfugiés juifs fuyant la zone occupée par les allemands. Certains de ces réfugiés rejoindront ensuite les rangs de la résistance, qui commence à s’organiser dès 1941 et tente de convaincre les alliés de mettre en place le « plan Montagnards », destiné à donner au Vercors un rôle de premier plan dans la reconquête du territoire national.
La montagne ensanglantée
Ce plan ne verra finalement jamais le jour, notamment contrarié par les arrestations de grandes figures de la Résistance comme Jean Moulin. Ici se joue le drame du Vercors, qui jamais ne recevra le grand soutien logistique tant espéré et, malgré quelques aides ponctuelles auxquelles s’ajoutent un courage et une volonté de fer, ne pourra tenir tête à la violence de la répression allemande, qui se distinguera par sa cruauté et sa barbarie.
Comme à son habitude, le Musée de la Résistance propose une exposition à la fois didactique et vivante, privilégiant la multiplicité des supports et des témoignages, sans jamais tomber dans le misérabilisme ou le sensationnalisme. Et n’oublie pas de nous parler du présent à travers les images du passé, de rappeler le poids des sacrifiés d’hier dans la construction de la France, mais aussi de l’Europe, d’aujourd’hui. L’ouvrage qui accompagne l’exposition est également remarquable.
Une visite qui s’impose en somme, à l’heure où ils sont de plus en plus nombreux à remettre en cause la nécessité de ce travail et de ce devoir de mémoire.
Vercors 40/44
du 14 juin au 13 octobre 2014
Musée de la Résistance et de la Déportation
14 rue Hébert, Grenoble
Entrée libre