Malgré la précarité qui les caractérise et les abus qui les accompagnent trop souvent, les stages constituent aujourd’hui une étape obligée pour les jeunes, mais les choses semblent devoir changer… en mieux.
Si les causes du chômage sont diverses et multiples, il est généralement admis que celui des jeunes découle largement de deux problèmes : leur manque d’expérience ainsi que de réseau.
Supposés corriger ces deux lacunes, les stages se sont imposés, dans le milieu des années 2000, comme un élément incontournable de la formation des futurs actifs, remède miracle qui permettrait aux jeunes d’acquérir et développer les compétences exigées par leurs futurs employeurs ainsi que de nouer de précieux contacts professionnels au cours du stage.
Las, si certaines entreprises ont joué le jeu, d’autres ont profité de la situation pour se fournir en main d’œuvre corvéable à loisir : la plupart des cursus exigeant de l’élève qu’il effectue au moins un stage pour obtenir son diplôme, les stagiaires sont « motivés » mais ne peuvent prétendre au même traitement que leurs collègues salariés, devenant ainsi des proies faciles pour des employeurs peu scrupuleux.
Conformément à la promesse de campagne du candidat Hollande en 2012, la loi a fini par se pencher en 2014 sur les abus dont les stagiaires étaient victimes et l’une des mesures alors votées entre en vigueur pour cette rentrée 2015 : la gratification minimale obligatoire pour les stages de plus de deux mois passe de 3, 30 € de l’heure à 3, 60 €, ce qui représente un gain d’une quarantaine d’euros par mois ; la gratification demeure toutefois facultative pour les stages de moins de deux mois.
Les semaines à venir devraient également voir la publication d’un décret visant à limiter le nombre de stagiaires (maximum trois dans les entreprises de moins de vingt salariés, 15 % dans les plus grandes) ; le texte est encore à l’étude et ces chiffres sont susceptibles de varier mais tout cela semble témoigner d’une réelle volonté politique de mettre un terme aux abus dans ce domaine.