Les 20 et 27 mars prochains se dérouleront les élections cantonales, les dernières sous cette forme actuelle. C’est à un scrutin en manque de lisibilité que participera la moitié des électeurs français. Quel est alors le véritable intérêt de se rendre aux urnes en cette arrivée du printemps ?
C’est peu de dire que ces élections ne brillent pas par leur simplicité. Leur appellation entretient déjà un flou artistique de toute beauté qui ne va sûrement pas attirer les personnes habituellement rétives à se déplacer par un joli dimanche ensoleillé. On parle ainsi d’élections cantonales alors que les conseillers élus se nomment généraux et qu’ils composent l’assemblée du département. Une différenciation à caractère fortement tridimensionnelle qui n’aide guère à comprendre de quoi il retourne. Pour simplifier, chaque canton (composé en règle générale de plusieurs communes proches géographiquement) désigne son représentant à l’échelon du département, pour une durée de six ans.
Cependant, alors que dans tous les autres scrutins au suffrage universel direct (législatives, régionales, municipales) tous les Français sont appelés à voter en même temps, ici seule la moitié des cantons de chaque département est à renouveler. Personne ne sait donc vraiment s’il doit désigner à nouveau son conseiller général adoré. Par conséquent, ces élections cantonales souffrent d’un déficit médiatique évident car il est assez délicat d’en tirer une quelconque conclusion à l’échelle nationale. « Il est donc difficile de mobiliser l’opinion pour ce scrutin, précise Nicolas Crozel, journaliste politique à France Bleu Isère, d’autant plus que, contrairement aux autres années, les cantonales sont isolées et ne sont pas couplées avec des municipales par exemple, ce qui avait l’avantage de créer une certaine émulation « .
Pourtant, contrairement à sa grande soeur la région (dont la création remonte à la loi de décentralisation de 1982), le département possède une représentation historique non-négligeable pour l’ensemble de la population française. Héritier direct de la Révolution de 1789, ce découpage administratif était conçu de telle façon que n’importe quel habitant de ce territoire pouvait se rendre en moins d’une journée de cheval au chef-lieu du département. Outre cette symbolique forte, l’attribution de numéros à ces divisions géographiques est solidement ancrée dans la mémoire collective des Français. Enfin, les compétences du conseil général sont nombreuses et concernent directement la vie de ses administrés : c’est en effet le département qui est en charge d’attribuer le revenu social d’activité (RSA), mais également de mettre en place le ramassage scolaire, de veiller à l’entretien des routes, de gérer les collèges, les crèches ainsi que certains musées. L’éventail des missions du conseil général est donc assez large, proche en cela des préoccupations des électeurs. En Isère, 29 cantons sont renouvelables (sur 58 au total), dont 3 pour la ville de Grenoble. Le mandat des nouveaux élus ne sera cette fois-ci que de trois ans : en 2014 des conseillers territoriaux feront leur apparition.
Cantons renouvelables de l’agglomération grenobloise :
Grenoble-1
Grenoble-3
Grenoble-6
Fontaine-Sassenage
Echirolles-Est
Saint-Egrève
Saint-Martin-d’Hères-Nord