La Banque de France vient d’annoncer une hausse de 0,98% du surendettement en 2013, soit 223 012 dossiers traités l’année dernière, contre 220 836 en 2012, après le pic record de 2011 (232 493 dossiers traités).
Ces chiffres ont de quoi inquiéter, quand on sait qu’en 2003 le nombre de dossiers déposés était de 165 000. Et la hausse du nombre de dossiers n’est pas le seul souci : 40% d’entre eux sont des « redépôts », c’est à dire qu’ils concernent des dossiers auxquels on n’a pu trouver aucune solution, et qui reviennent à la Banque de France. Tous les dossiers sont délicats : la moyenne des dettes qu’ils véhiculent est de 38 000 euros.
L’analyse du fléau fait voir que c’est parfois des « accidents de la vie » qui sont à l’origine du problème : les divorces ou le chômage peuvent être à l’origine du déséquilibre financier qui motive l’entrée dans l’endettement, mais on relève quand même un bon tiers de salariés parmi les endettés. Fait particulièrement notable cette année, et relevé dans les commentaires qui ont accompagné la publication des chiffres : la hausse des dettes immobiliaires, qui sont par ailleurs les dettes les plus élevées (la dette immobiliaire moyenne monte à 100 000 euros).
L’analyse de la composition des dettes révèle aussi que 81,3 % de celles-ci sont financières, 9,7 % correspondent à des arriérés de charges courantes (loyers, factures diverses, téléphone). Parmi les dettes financières, une écrasante majorité (neuf dossier sur dix) provient des crédits à la consommation, dont la moyenne est de 23 927 euros.
Des chiffres assez vertigineux qui définissent les difficultés extrêmes dans lesquelles se trouvent les endettés. Difficultés prises en considération par les pouvoir public puisqu’un décret publié au journal officiel du 23 février 2014 modifie les procédures de traitement du surendettement des particuliers. Il prévoit de suspendre les expulsions en rétablissant pour ces cas là les APL (aide personnalisé au logement), rallonge la période de suspension des mesures de saisie des biens jusqu’à deux ans, et limite, dans certains cas, les frais d’huissiers supportés par le surendetté.
Des chiffres qui montrent que le crédit à la consommation est quelque chose qui peut être, plus que délicat à gérer, dangereux, et que ce qui peut sembler être une solution peut s’avérer être une voie de garage. Il faudrait sans doute trouver des réponses aux problèmes qui sont à la racine du surendettement, ou tout au moins mettre en garde de manière claire ceux qui sont menacés sur cette voie là : une dispositif législatif encadrant les prêts serait le bienvenu, si il est vrai que, dans les publicités, les agences de crédit nous disent que c’est si facile.