L’INSEE Rhône-Alpes a publié sur son site une lettre d’information concernant la situation économique des ménages de la région, et s’intéressant plus particulièrement à l’effet de la crise de 2009 sur le niveau de vie. Si les chiffres analysés datent de 2010, un traitement au jour le jour étant naturellement impossible, ils n’en demeurent pas moins très révélateur de l’état général de la région comparé à celui de l’ensemble du territoire.
Avant tout, une bonne nouvelle se doit d’être signalée : le taux de « ménages pauvres » sur Rhône-Alpes est très inférieur à celui enregistré à l’échelle nationale. Rhône-Alpes compte ainsi 12,3 % de ménages en situation de pauvreté, contre 14,1 % pour la France métropolitaine.
Il convient cependant de prendre en compte les disparités statistiques en fonction des départements. Ainsi, là où l’Isère, la Savoie ou la Haute-Savoie apparaissent comme « privilégiés » et font nettement baisser la moyenne régionale, d’autres comme l’Ardèche ou la Drôme sont malheureusement beaucoup plus marqués par la pauvreté.
C’est naturellement la situation de l’emploi qui conditionne en premier lieu les chiffres de la pauvreté des ménages, l’Ardèche et la Drôme étant les deux départements les plus touchés par le chômage de la région Rhône-Alpes. Cependant, et c’est ici un phénomène que l’on retrouve dans toutes les régions de France, la situation familiale apparaît encore et toujours comme un facteur décisif. Près de 30 % des familles monoparentales sont concernées par la pauvreté, contre 11 % seulement des couples sans enfants.
Dernier enseignement à retirer de cette analyse: si les habitants de la région Rhône-Alpes sont, dans leur majorité, moins touchés par la crise et la pauvreté que l’ensemble des Français, les disparités de revenus y sont une réalité tout aussi marquantes qu’ailleurs, que la crise n’a fait qu’accentuer. « Entre 2008 et 2010, écrivent les auteurs de l’étude, le niveau de vie des 10 % les plus pauvres a reculé de -2,2 %, tandis que celui des 10 % les plus riches a progressé de + 1,8 % ».
Une progression très supérieure à la moyenne nationale, qui met autant en valeur la bonne santé économique de notre région que les difficultés qu’elle éprouve à permettre aux plus pauvres d’en bénéficier.