Déjà auteur, en 2009, d’un premier volet qui donnait le ton, Charb, Directeur de la publication de Charlie Hebdo, remet ça avec un deuxième opus toujours aussi féroce et hilarant.
La vertu de ce petit traité d’intolérance est d’offrir au lecteur une délicieuse revanche : qui, en effet, n’as pas subi au moins une fois, et plutôt dix fois qu’une, les tracas du quotidien ? Bref, de la SNCF aux parents d’élèves en passant par les journalistes ou les garçons de café, tout le monde en prend pour son grade. S’indignant de tout et de n’importe quoi, mais surtout de la bêtise humaine, seule unité de mesure qui donne une idée de l’infini, Charb tire à boulets rouges et fait mouche la plupart du temps.
L’ouvrage ne fait, certes pas dans la subtilité ni dans la finess, mais offre néanmoins un regard mordant sur la société et au delà de leur aspect comique, ces « fatwas » nous assènent des vérités premières : derrière ces simples billets d’humeur apparaît en effet une observation souvent très lucide de ces absurdités quotidiennes que nous subissons finalement beaucoup plus régulièrement qu’on l’imagine et qui possèdent, entre autres vertus, celle d’augmenter notre propre clairvoyance. Si l’auteur tire en tous sens, la cible est en effet souvent atteinte.
En cette époque pour le moins tiède et fade où l’on se retient bien souvent d’écrire ce que l’on pense, cet ouvrage apparaît comme un petit bol d’air frais. Charb en prédateur inoffensif, nous livre un petit traité d’impertinence, de moquerie et d’insolence.
Drôle, grinçant et d’une redoutable efficacité, cet « hymne à l’intolérance » est à lire impérativement pour un bon moment de détente mais, aussi de réflexion. Le tout sans prétention.
Les Fatwas de Charb : petit traité d’intolérance, tome 2
Éditions Les Échappés
115 pages, 14,90€
