La Fondation de France qui soutient les associations œuvrant contre l’exclusion des personnes les plus vulnérables a sorti son rapport annuel sur la solitude. En 2013, plus de 5 millions de personnes se déclarent seules (1 million de plus qu’en 2010), ce qui représente 12% d’habitants de plus de 18 ans. Chômage, précarité, âge semblent être les facteurs déterminants de cette grandissante exclusion de toute une partie de la population. Précisions.
Le rapport met en avant l’évolution inquiétante sur le « baromètre des solitudes » prélevé par la Fondation depuis 3 ans. En 2013 aussi, 5 000 personnes (dans le respect de la méthode des quotas) se sont prononcées par téléphone sur la fréquence de leurs relations dans les cinq réseaux observés : cercle familial, amical, affinitaire, professionnel et enfin celui du voisinage. Résultat ? La fréquence des relations diminue de façon spectaculaire depuis 2010, notamment au niveau du réseau familial, amical et le cercle du voisinage. Par exemple, en 2010, 13% de personnes voyaient leurs amis tous les jours ou presque, en 2013, uniquement 9% ont cette opportunité.
Les résultats de l’enquête montrent que la solitude augmente de façon linéaire proportionnellement à la pauvreté. Aussi, les zone urbaines sont moins favorables à la création et le maintien des liens sociaux que la campagne. De surcroît, les liens de proximité (commerces du quartier, des équipements et des services proches) font souvent défaut. Même dans les localités pourvues d’établissements variés ouverts au public, une personne sur deux estime ne pas savoir où se rendre pour rencontrer des gens.
En comparaison avec l’année 2010, on assiste à la dégradation de la situation des 18-40 ans et des classes moyennes, certainement précipitée par la crise économique et la difficulté de l’accès à l’emploi : l’intégration professionnelle restant un des puissants leviers dans le combat contre l’isolement.
Les séparations de couple et l’âge avancé des individus ont été identifiés comme deux autres « facteurs de risque » importants. En effet, les familles monoparentales sont particulièrement touchées par l’exclusion sociale : pendant le peu de temps de libre que les parents arrivent à trouver, la majorité des activités de loisirs habituelles n’est pas envisageable faute de moyens financiers. De même, après 60 ans, 29% de personnes comptent, selon l’enquête, uniquement sur eux-mêmes pour animer leur vie sociale et 19% parmi eux se trouvent dans un état d’isolement objectif.
Quelles solutions? Loin des constats généraux sur l’évolution nocive des relations au sein de la société actuelle, la Fondation encourage divers projets afin d’aider les personnes touchées par la solitude dans le domaine de l’emploi, de l’habitat, du handicap, de l’enfance, du grand âge, etc.
En attendant, quoi penser de cette évolution ? Dans le monde qui n’arrete pas de communiquer, force est de se demander s’il s’agit d’un réel partage ou uniquement d’un échange incessant d’informations.
Le rapport est disponible ici.