Mardi 29 mars 2016 à Grenoble, comme chaque année, Un Toit pour tous, la Fondation Abbé Pierre et leurs partenaires se sont donné rendez-vous pour présenter l’état du mal-logement en France et en Isère.
Le collectif des associations unies Alerte de Grenoble (60 associations dont Un Toit pour tous, la FNARS, le relais Ozanam ou Mort de Rue) avait préparé ce mardi 29 mars 2016 plusieurs événements autour de la présentation du 21e rapport annuel sur l’état du mal-logement en France [PDF] et en Isère [PDF] : une conférence le matin organisée par Un Toit pour tous, mais aussi une animation du Caravansérail l’après-midi.
Conférence et débats des principaux acteurs
À partir de 9 heures à l’Auditorium du Musée de Grenoble, les intervenants présents, associatifs ou élus, ont dressé l’état des lieux de l’habitat précaire en Isère, en s’appuyant sur des témoignages vidéos de SDF et mal-logés en plus du rapport de la Fondation Abbé Pierre.
Les présidents d’associations Richard Diot (Point d’Eau), Annie Liber (l’Oiseau Bleu) et Andrée Demon (Un Toit pour tous) ont partagé alors leurs expériences du mal-logement sur le terrain. Entre structures d’accueil d’urgence engorgées et logements sociaux qui tardent à se construire, il s’agirait là, selon eux, d’un dysfonctionnement général, tant au niveau administratif que législatif. Cependant, ces intervenants pensent aussi à des solutions. Andrée Demon, présidente d’Un Toit pour tous, nous résume ces échanges.
Manuel Domergue, Directeur des Études de la Fondation Abbé Pierre et responsable de la rédaction de ce 21e rapport, explique l’évolution catastrophique du mal-logement en France, chiffres et expériences à l’appui.
Après un temps pour les débats avec le public, les intervenants issus des collectivités locales comme Hugues Fradet (service Hygiène de la Ville de Grenoble), Christian Coigné (vice-président du Conseil Départemental de l’Isère en charge de l’ingénierie urbaine, du foncier et du logement) ou Christine Garnier (vice-présidente de La Métro déléguée à l’habitat et au logement) ont fait part de l’importance qu’a le logement, notamment sur la santé mentale et physiologique. Christine Garnier (La Métro) explique les actions de son service concernant les habitats précaires.
Le mal-logement en voyage dans Grenoble
Dès 16 heures les mardi 29 et mercredi 30 mars, les installations du Caravansérail, notamment leur bus, originaire d’Île-de-France, ont animé la place Félix Poulat. Toute la soirée, à l’intérieur de ce bus était projeté Fenêtre sur l’autre, film sur la grande précarité créé par Emmanuelle Bidou et Catherine Pamart. Sur chacune des sept vitres était diffusé un point de vue différent sur la vie de SDF, comme une invitation au voyage à travers la vie à la rue. À l’arrière du bus, dans « le petit cinéma », cinq court-métrages en lien avec le mal-logement étaient aussi à l’affiche.
Sur le parvis de l’église Saint-Louis, un stand de boissons chaudes permettait de lire des pages d’histoires sur la précarité pendues au bout d’un fil, ou tout simplement de discuter dans une ambiance conviviale. Au centre de l’animation était une boîte trouée, installée là comme pour espionner la vie en bidonville. On pouvait aussi entendre en fond sonore des interviews d’un couple sans domicile fixe. Après une première escale à Grenoble, le bus du Caravansérail s’est arrêté les 1 et 2 avril à Lyon, place de la Croix Rousse.