C’est dans les locaux des éditions Glénat, au couvent Sainte-Cécile, que se tient depuis le 12 septembre et jusqu’au 8 novembre l’exposition « Mickey & Donald, tout un art ! » consacrée, on l’aura compris, aux deux personnages mythiques de la galaxie Disney, à travers les dessinateurs qui ont marqué leur histoire et enrichi leur univers d’une pléiade de personnages secondaires truculents ou de thématiques nouvelles et novatrices.
Aurore Belluard, des éditions Glénat, nous explique les origines de cet événement : « l’exposition a été présentée à Angoulême l’hiver dernier, et quand Jacques Glénat l’a découverte, il a eu très envie de la présenter au Couvent Sainte-Cécile. C’est une exposition qui s’intéresse aux auteurs, des gens que l’on ne connaît pas puisque Disney ne leur permet pas de signer leurs planches. Ce zoom sur les auteurs, ça a plu nécessairement à l’éditeur qu’est Jacques Glénat ! »
De Mickey à Topolino
S’ouvrant sur les années 30, Mickey Mouse voyant le jour avec le dessin animé Steamboat Willy datant de 1928, et concluant sur les années 2010, l’exposition offre donc au visiteur un tour d’horizon historique où l’on pourra juger de l’évolution graphique des personnages ou de leur environnement, à travers des dessinateurs américains ou européens de grand talent et doué d’une imagination pour le moins fertile.
C’est là un autre aspect de cette exposition : montrer comment la popularité de Mickey et Donald en Europe amena Disney à confier les aventures de ses personnages à des dessinateurs ou des auteurs locaux. Ainsi, le génie d’un Carl Barks (créateur entre autres de l’insupportable Gontran, des Rapetou, des Castors Juniors, de Géo Trouvetout ou de son ami Filament) est mis en relation avec celui d’un auteur comme Guido Martina autour de qui, dans les années 60, se développera une véritable école italienne. Une relève européenne d’autant plus bienvenue que, dans les années 70, les grands auteurs américains de Disney arrivent à l’âge de la retraite !
Le visiteur voit ainsi évoluer les styles selon les dessinateurs, depuis le trait « années folles » des années 30 et 40, en passant par un sens du mouvement vif sinon véhément d’un Giorgio Cavazzano dans les années 70, jusqu’au trait presque « trash » et profondément contemporain d’une Silvia Ziche – une femme, enfin ! – dans les années 90. Bien entendu, l’évolution graphique est bien moins marquante que dans d’autres types de comics, mais l’exposition permet de se rendre compte qu’elle est bien réelle, et que les dessinateurs disposent d’une réelle liberté artistique.
De Donald à Fantomialde
Les sujets abordés changent également avec les décennies, même si certaines choses se doivent de demeurer immuables. « Quand on devient un auteur Disney, c’est qu’on est habité par Disney depuis toujours, nous dit Aurore Belluard. On sait ce qu’on a le droit de faire et de ne pas faire. On sait par exemple que l’on ne fera jamais sortir Mickey de la maison de Minnie au petit matin ! On ne parlera jamais de sexe ni d’alcool : il y a des thèmes qui ne peuvent pas exister. » Pour autant, cela n’empêchera pas un auteur comme Don Rosa d’aborder ceux du temps qui passe, de la vieillesse, voire de la mort.
Mais que l’on se rassure, aussi didactique soit-elle, l’exposition ne manque pas de proposer un grand nombre de planches, de tableaux splendides et décalés ainsi que d’installations qui la rendent terriblement vivante et très agréable à parcourir. Acteurs et témoins indispensables de la culture des vingtième et vingt-et-unième siècles, Mickey et Donald offrent ici un visage neuf qui donne envie de se replonger dans chacune de leurs aventures et de leurs péripéties !
« Mickey et Donald, tout un art ! »
Du 12 septembre au 8 novembre
Couvent Sainte-Cécile, entrée au 37 rue Servan
Entrée gratuite, du lundi au vendredi, de 9h à 12h30 et de 13h30 à 19h.