Le rituel de Noël remonte entre 2000 et 1200 ans av.J-C. Á cette époque, le 25 décembre symbolisait la naissance du Soleil (solstice d’hiver). Afin de célébrer ce jour, on décorait un épicéa (arbre de l’enfantement) avec des fruits, du blé et des fleurs. C’est au IIIe siècle que le Pape Liberos décida de contrer cette fête païenne en déplaçant la naissance de Jésus du 6 janvier au 25 décembre.
Á cette même époque arriva Nicolas de Myre qui, par la suite, devint Saint Nicolas, après avoir été sacré évêque. Il traversa le monde à dos d’âne afin de récompenser la bonté et l’obéissance. Il fût décapité par les Romains un 6 décembre, aux environs de 350 ap.J-C. Mais à chaque nuit de Noël, son fantôme continuait d’apporter des cadeaux aux enfants sages. Certaines légendes russes expliquèrent qu’il était un quatrième roi mage, égaré dans la steppe avec son traîneau. N’ayant pas trouvé l’enfant Jésus, il distribuait des cadeaux aux enfants sages qu’il croisait sur son chemin.
C’est à partir du XVIe siècle qu’il fût accompagné du Père Fouettard, un horrible personnage chargé de punir les enfants méchants. D’apparence diabolique, il incarnait le boucher d’une horrible légende dans laquelle celui-ci trucidait trois petits enfants. St Nicolas arriva pour les ressusciter et, comme punition, il le força à le suivre à travers le monde pour s’acquitter de sa dette. Ce n’est qu’au XVIIe siècle que la légende traversa les mers pour s’implanter en Amérique.
En 1821, Clément Clarke Moore, un pasteur américain, écrivit un des premiers contes de Noël, intitulé » The night before Christmas » (La nuit d’avant Noël), puis, en 1823, il publia » A visit from St Nicolas » (La visite de St Nicolas) dans le journal » Sentinel « , de New York. On y découvrit alors les lutins, la manufacture de jouets et les huit rennes du Père Noël, car Rudolf n’apparût pas avant 1939 (le renne au nez rouge créé par Robert L. May). La magie de Noël pouvait alors commencer avec Charles Dickens qui lança une série de contes en 1850.
En 1863, Thomas Nast fût désigné par » Harper’s Illustrated Weekly « , un journal New Yorkais, afin d’illustrer le Père Noël. On le découvrit comme un gros lutin jovial et barbu, en costume orné de fourrure blanche et d’un gros ceinturon en cuir. Mais alors que le personnage changeait, sa couleur également : en effet, du rouge au vert, il passa par le marron pour revenir au rouge, en 1875, avec Louis Prang qui eut l’idée de réaliser et de commercialiser des cartes postales à l’effigie du bonhomme.
En 1866, ce personnage fit le tour du monde, et, en 1885, Nast lui donna une résidence officielle au Pôle Nord (une adresse qui sera fortement discutée en fonction des différents pays). Georges P. Webster, un écrivain, expliqua, en 1886, que cet entrepôt, ainsi que sa maison, étaient camouflés sous la glace.
Contrairement aux idées reçues, c’est en 1907 qu’une publicité pour Waterman exploita, pour la première fois, l’image du brave homme. Elle fût suivie par Michelin en 1919, puis par Colgate en 1920, et enfin par Coca Cola en 1931. Le commerce de Noël était née. C’est Haddon Sundblom (précurseur de la publicité) qui créa l’identité de la marque, son logo et sa couleur. Il ajouta à sa création un gros bonhomme rouge et blanc buvant du soda d’un air heureux. L’aventure pouvait alors grandir dans les vitrines comme dans les cœurs. Mais ce n’est qu’à l’aube du XXe siècle que la France entière adopta le Père Noël et son commerce environnant.
Autres noms du père noël : Chalande en Savoie, Père Janvier en Bourgogne, Olentzaro au Pays Basque, Barbassionné en Normandie, Sinter Klaas en Hollande, Santa Clauss en Amérique…