Selon le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, les chiffres du chômage du mois d’avril « ne sont pas bons ». Fin mars, le pic de 1997 était déjà dépassé. Fin avril, Un nouveau record de chômeurs a été atteint. On recense 3 264 400 demandeurs d’emploi sans aucune activité en métropole !
On constate une augmentation régulière du nombre de chômeurs depuis près de deux ans. En un an, l’accroissement est de 12,5 %. En avril, le nombre de chômeurs sans aucune activité au cours du mois (catégorie A) a fortement augmenté : 40000 de plus en France. C’est la plus forte hausse depuis le début de l’année. Si l’on considère les chômeurs en activité réduite (catégorie B et C), la hausse est de 62000 personnes pour 5 092 452 demandeurs d’emploi. Les moins de 25 ans ont été particulièrement touchés avec 2% d’inscrits en plus en catégorie A, ce mois-ci. Les plus de 50 ans le sont aussi avec +17,4 % sur un an.
Le chômage élevé est la conséquence de la récession dans la zone euro. Deux raisons sont spécifiques à la France : le manque de solidarité envers les jeunes et les seniors et le relatif manque de compétitivité de nos entreprises. Selon Bruxelles, notre système d’assurance chômage n’inciterait pas assez au retour au travail !
Les prévisions de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) et celles de l’Unédic sont moroses pour les années 2013 et 2014. Le Gouvernement tente de minimiser ces chiffres en communiquant depuis plusieurs jours sur la probable fin de l’accroissement du chômage en décembre et sur l’héritage laissé par la droite. « Cette évolution s’inscrit dans le prolongement de la progression du nombre d’inscrits à Pôle Emploi depuis cinq ans. Cette tendance négative se prolongera encore dans les prochains mois avant que nous ne parvenions à inverser la courbe du chômage à la fin de l’année ».
Emplois d’avenir, contrats de génération, loi sur la sécurisation de l’emploi, les instruments sont en place mais ils ne peuvent produire un premier effet avant plusieurs mois. 25 000 emplois d’avenir ont été signés par des jeunes peu ou pas diplômés, pour environ 100 000 emplois à la fin de l’année. Ces outils seront-ils adaptés à l’ampleur de la crise que nous subissons actuellement ?