Optique Solidaire : la solution rêvée pour les éligibles à l’ACS

Il est de notoriété publique que les frais d’optiques sont beaucoup trop élévés et très mal remboursés. Il n’y a pas là, pourtant, une fatalité, mais une situation qui est déjà en train de changer avec différentes initiatives, dont le dispositif, particulièrement remarquable, qu’est Optique Solidaire.

Martin Hirsch, Président du Comité d’Ethique de l’Association, résume : « Optique Solidaire est un projet qui rassemble : ceux qui assurent, ceux qui fabriquent, ceux qui vendent, ceux qui distribuent, ceux qui soignent, qui ensemble s’unissent pour pouvoir présenter une offre accessible aux plus modestes. ». Il s’agit non seulement de réduire les dépenses des plus pauvres, mais aussi de permettre l’accès aux soins de santé optique à ceux qui y renoncent pour des raisons financières.

L’idée vient justement de Martin Hirsch et Muhammad Yunus (Prix Nobel de la paix 2006), qui, en tant que co-présidents de la Chaire HEC « Entreprise et pauvreté », ont encouragé l’aide aux personnes défavorisées, et c’est en ce sens qu’Optique Solidaire a vu le jour, quand les principaux professionnels du secteur de la santé optique se sont mis autour de la table pour envisager une réponse au problème.

Un concept original

La conception a lieu en 2010. Nancy Miramont, Chef de projet à Optique Solidaire, explique : « Il a fallu constituer le tour de table, réfléchir à ce que l’on souhaitait faire, et valider le concept de l’association. ». Le problème des fondateurs d’Optique Solidaire est dès lors de déterminer exactement à qui s’adressera le dispositif, et comment s’organisera t-il, ce qui, au vu de sa complexité, est loin d’être, au départ, évident.  « Les membres de l’association ont cherché à cibler à la fois une population qui avait des besoins optiques importants, mais également une population que l’on pouvait toucher simplement. Il a fallu penser et construire tout un modèle. »

Le ciblage du dispositif va porter sur les personnes de soixante ans et plus et bénéficiant de l’Aide à l’acquisition d’une Complémentaire Santé (ACS). En effet c’est cette tranche de la population qui est la plus touchée par les frais d’optique, contrairement à ce que l’on pourrait croire. Car les plus démunis, bénéficiant de la CMU (Couverture Maladie Universelle), ont droit à un équipement optique par an, tandis que les personnes éligibles à l’ACS, eux, sont au dessus du plafond CMU, mais en dessous du seuil de pauvreté. C’est donc principalement eux qu’il était le plus pertinent d’aider.

Nancy Miramont explique encore : « Les ACS bénéficient d’un chèque de l’Etat qui les aide à payer leur cotisation à une complémentaire santé de leur choix, mais bien souvent ils prennent des petites garanties, alors qu’à plus de soixante ans on sait que le besoin optique est important. En effet, à 60 ans, on est forcément presbyte, car il s’agit d’une évolution naturelle de l’œil. Pour corriger la presbytie, l’équipement optique de choix sont les lunettes à verres progressifs, qui permettent de voir net à toutes les distances, ce sont des verres plus techniques, donc plus coûteux que des verres simples ».

Les efforts conjugués de tous les acteurs impliqués

C’est donc à partir des complémentaires santé que le système d’Optique Solidaire va se construire. Les complémentaires santé adhérentes de l’association vont identifier dans leurs fichiers les personnes éligibles aux critères d’Optique Solidaire, qui eux vont envoyer un courrier à ces personnes pour leur proposer le service d’Optique Solidaire.

Les complémentaires sont donc centrales dans le fonctionnement de l’association, car elles permettent de toucher les bénéficiaires. Mais il fallait aussi réunir tous les partenaires nécessaires au bon fonctionnement du projet, et qui acceptent le principe du « social business », c’est à dire un « business » qui n’a pas pour mission de générer du profit mais de mener à bien une action sociale.

Nancy Miramont rappelle la formation de l’association : « L’association fonctionne avec quatre collèges : le collège des opticiens, le collège des ophtalmologistes, le collège des complémentaires santé, et le collège des industriels. ». C’est donc toute la chaîne santé visuelle qui est partie prenante dans le dispositif Optique Solidaire. Un dispositif ouvert, qui a pris une grande ampleur : 8 industriels, 19 complémentaires santé, 540 opticiens. « Aujourd’hui, avec les 540 opticiens partenaires, on a toutes les grandes villes et villes moyennes qui sont couvertes en France. », explique la chef de projet. L’association s’est construite, affinée et solidifiée avec le temps, et elle continue aujourd’hui de se développer.

Des initiatives qui ont valeur d’exemples : ce ne sont plus seulement des initiatives publiques qui encouragent les dispositifs de solidarité, mais ce sont aussi des initiatives privées qui donnent le ton. De toute évidence, Optique Solidaire est donc un exemple à suivre !

Pour plus d’information, contactez votre complémentaire santé pour savoir si elle fait déjà partie d’Optique Solidaire.
www.optiquesolidaire.fr